Die Adler
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Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]

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Liliane Keller
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Liliane Keller

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Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] Vide
MessageSujet: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyDim 2 Mai - 23:49

Un peu de paix, voilà tout ce que désirait Liliane depuis plusieurs jours. La veille au soir elle avait quelque peu bu, cloitrée dans sa chambre, dans l’espoir d’oublier sa mauvaise rencontre de la journée aux abords de l’église ou au moins d’apaiser en partie son anxiété. Au final elle avait passé près d’une heure à pleurer misérablement, le visage enfoui dans les mains, peinant à refouler des sanglots bruyants et ruminant des pensées morbides. A ses yeux il ne faisait pas de doute qu’elle avait déjà un pied dans la tombe, d’avance condamnée à entrainer dans sa chute le reste du groupe en tant qu’évident maillon faible. Une minable, voilà ce qu’elle était… De temps à autres elle avait retrouvé un peu de vigueur en pestant intérieurement avec une grande violence contre sa stupidité, « cette époque de merde », le spectacle pathétique qu’elle devait offrir, ses échecs en série sur tous les plans, sa lâcheté, les boches en général, en bref un peu tout de façon excessive, avant de s’effondrer à nouveau et de s’enfoncer un peu plus dans le désespoir.

Durant cette heure avancée de la nuit, elle avait touché le fond.

La professeure avait fini par s’assoupir sous l’effet d’un épuisement autant physique que nerveux et de l’alcool. Paradoxalement elle avait étrangement bien dormi, geindre longuement de façon pitoyable avait probablement dû relâcher un peu la pression et lui octroyer un effet libérateur. Cette explication classique ne justifiait toutefois en aucun cas sa gêne profonde, lorsqu’elle s’était réveillée au petit matin, à l’encontre de la nature des parcelles de rêve dont elle se souvenait encore. Non ce n’était pas possible, elle n’était pas une fille comme ça, c’était trop… trop… décalé, déplacé, une forme de trahison même ! La française avait dû confondre, combiner rêve et cauchemar distincts en un. Les joues en feu elle tacha de penser à autre chose. On était le 20 mai, il y avait beaucoup plus important que de stupides visions générées par sa libido, il était temps de se ressaisir. Pour le moment elle mettrait entre parenthèses le désastreux épisode de la veille, après tout elle n’était pas si pressée que ça de connaître l’identité exacte des deux allemands suspects. En toute honnêteté, pas du tout même, l’ignorance avait un quelque chose de réconfortant. Et d’extrêmement dangereux… A sa décharge les évènements très prochains justifiaient une mobilisation totale de ses facultés mentales, elle n’avait pas besoin d’une source supplémentaire de tourments dans l’immédiat.

Bon il était assez tôt, elle avait plus que le temps de camoufler les marques de fatigue et de s’apprêter convenablement. Se soigner pour ces mythomanes de la propagande ne l’enchantait guère, ça avait plutôt pour effet de plomber un peu plus son moral mais il aurait été curieux qu’elle se présente négligée alors qu’à l’improviste la professeure était apparue, comme d’habitude, tirée à quatre épingles. Il faudrait qu’elle trouve d’autres idées pour saboter leur projet… Enfin c’était à son tour de s’occuper de l’approvisionnement en nourriture, si elle trainait trop elle allait finir par se mettre bêtement en retard. S’occuper avec des taches simples lui ferait du bien.

De retour, les bras chargés, la montroise se rendit compte qu’un petit groupe était planté devant son domicile. Elle manqua de peu de trébucher et s’arrêta un instant pour vérifier que ses yeux ne la trompaient pas, avant de se forcer à reprendre sa marche, d’un pas mesuré. Ce genre de petit comité d’accueil avait le don de lui donner des envies de fuite irrépressibles ; heureusement qu’elle avait reconnu le major et la caméra avant de céder à cette pulsion. Pour quiconque se passionnait un minimum pour le théâtre la vue d’un matériel de tournage ne pouvait pas laisser indifférent, l’objet éveillait immanquablement un sentiment d’excitation. Un simple coup d’œil aux personnes derrière suffisait toutefois à refroidir en un instant la moindre réjouissance. Mais… mais… mais… qu’est-ce que ces guignols fabriquaient devant sa porte ? Ce n’était pas du tout ce qu’elle avait compris d'après son papier ! Liliane supportait assez mal cette nouvelle intrusion dans un espace qui aurait dû être privé, inspirer un sentiment de sécurité. Elle tenait là une preuve supplémentaire qu’il était impossible d’y compter, au cas où elle aurait eu la naïveté d’imaginer le contraire. La française s’approcha lentement en tentant d’afficher un sourire qui se voulait convainquant. Pour le moment elle se sentait trop nerveuse pour s’adonner intérieurement à sa discipline favorite, à savoir la formulation mentale d’invectives et d’autres méchancetés…
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Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] Vide
MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMar 4 Mai - 21:10

Si Liliane se forçait à sourire, le Major lui n'en avait pas besoin, il souriait comme un bienheureux, d'aucuns auraient dit comme un imbécile heureux. Il voyait son film se faire comme il le désirait, de toute façon c'était des images et on leur faisait dire ce qu'on voulait !

C'est pourquoi quand le professeur arriva, il fit signe à ses techniciens de commencer à filmer pour voir la femme française arriver avec les bras chargés de victuailles. Ca montrerait que la France avait assez à manger et donc pouvait fournir un plus gros effort de guerre si besoin. Et puis de toute façon, lui s'en fichait, c'était un bon point de départ pour la suite de son script.

Il fit signe aux autres de couper avant de prendre la parole.

" Fraulein Keller ! Je vois que vous êtes bien chargée, malheureusement nous avons eu un contretemps pour votre partenaire, mais n'ayez crainte, j'ai déjà remédier à cette facheuse situation. "

C'était étonnant comme les mots n'ayez crainte pouvaient refléter une certaine menace dans la bouche du Major. Mais pas une menace explicite, il n'était pas du tout contre qui que ce soit. Il était pour la bonne entente du moment que ça faisait réaliste et vrai, donc ... que celui qu'il avait recruté arrive vite et sans tarder pour pouvoir mettre en place la scène d'entraide entre une française et un allemand. Oh que ce serait émouvant, beau et réaliste ! Car oui, il aimait le cinéma réalité. Si en plus il pouvait avoir l'autorisation pou filmer des gens isolés dans un appartement, si possible avec des secrets, ce serait extraordinaire... mais le Major avait quelques années d'avance et quelques neurones de retard... dommage !
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Jochen von Waldenstein
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMar 11 Mai - 21:24

Jochen se réveilla mi-figue mi-raisin ce matin là. en effet, l'idée de jouer au parfait petit pantin pour la propagande d'un régime qu'il haïssait ne l'amusait pas du tout. Il avait bien tenté de se dérober à cette "obligation" en prétextant un rendez-vous avec une infirmière pour sa rééducation, mais rien n'y fit, il se retrouva de corvée... ne pas y aller lui aurait certainement valu une petite visite de la Gestapo. Il fit donc contre mauvaise fortune bon cœur et s'habilla de son uniforme de vol le plus présentable. Sa casquette penchée sur la gauche, à la mode Luftwaffe il sorti de sa chambre, passa par la case déjeuner en troisième vitesse et embraya sur la suite des évènements en prenant le téléphérique jusqu'à Montreuil.

La petite promenade qu'il s'offrit dans la petite ville s'avéra bien agréable, il prit tout son temps, après tout arriver en retard ne signifiait pas qu'on n'avait pas envie de servir la publicité du troisième Reich. Arrivé non loin de l'endroit où il devait se rendre il aperçu une charmante jeune femme se démener avec des sacs remplis de courses. Il allait se précipiter pour l'aider quand il aperçu, non loin un homme en uniforme et un autre avec une caméra.

* Ainsi voici ma compagne d'infortune? Ils auraient pu plus mal choisir j'avoue... mais Louise est quand même bien plus jolie*

Après s'être auto convaincu que, si elle était loin d'être un laideron, la jeune femme qui allait jouer avec lui pour la promotion du Reich était ordinaire, il r"ajusta son uniforme et se dirigea vers l'officier qui l'attendait, un sourire béat sur ses lèvres. Il s'approcha à vingts pas et claqua des talons en portant la main à sa casquette.

- Flieger der Luftwaffes Jochen von Waldenstein, zu befehl !!
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Liliane Keller
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMer 12 Mai - 19:42

Trop lente, trop ahurie, trop angoissée, la française se fit avoir en beauté pour cette première séquence. Et voilà que les schleus menaient un à zéro. Piquée au vif, ses joues prirent une teinte rosée et ses doigts se resserrèrent un peu plus sur ses sacs de vivres. Au moins Liliane était parfaitement réveillée à présent, sur le qui-vive elle était bien décidée à ne plus rien laisser passer aussi facilement dorénavant. Ce tournage était inéluctable mais elle pouvait tout de même essayer de faire en sorte de le rendre laborieux et de le tirer vers le bas.

« Ravie de vous revoir Major Jungen, c’est un bien beau jour ensoleillé que voilà. »


Bah quoi ? Autant commencer à jouer à l’imbécile dès maintenant (et puis elle était fière du décalage de sa petite référence que peu de gens étaient en mesure de comprendre). Etonnant ce Major quand même, elle se demandait encore s’il s’agissait d’un abruti de premier ordre ou au contraire d’une personne d’une redoutable intelligence ayant toujours une longueur d’avance. Dans un autre contexte sa curiosité l’aurait poussée à l’asticoter directement pour vérifier de quoi il en retournait réellement. Quoi qu’il en soit elle trouvait que chacune de ses prises de parole faisait froid dans le dos, sa présence l’incommodait, et pas qu’un peu.

La professeure aperçut un autre allemand, le partenaire en question ? Visiblement, la réponse à cette question était : oui. Tiens, elle ne l’avait pas vu à la convocation celui-là et tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un imprévu avait pour effet de détériorer passablement son humeur en plus d’éveiller la plus vive méfiance. Cette affaire lui plaisait de moins en moins. Ah ce qu’elle n’aurait pas donné pour être autre part. Bref s’apitoyer ne servait à rien, autant effectuer une brève analyse. La première chose marquante chez ce Flieger était sa taille. La montroise avait beau être dans la moyenne, trichant en plus d’une poignée de centimètres avec ses talons, elle ne pouvait s’empêcher de le trouver grand, très grand même, et tant mieux ! Le manque d’harmonie des tailles gâcherait un petit peu le délire de ces fous, même si c’était sur un plan purement esthétique.

Il faut vraiment que je sois désespérée pour penser ça…

L’attitude de l’aviateur ne l'avança pas vraiment : salut impeccable mais une expression sérieuse qui ne trahissait pas grand chose, à en juger par les apparences il était difficile de se faire une idée sur son opinion sur cette mascarade. Pas de doute, Liliane vivait ce que l’on appelait un grand moment de solitude… Tandis qu’elle continuait d’afficher un sourire poli de circonstance, une partie des paroles du Major lui revinrent à l’esprit, elle ne tarda pas à mettre en relation quelques éléments. Un grand gaillard, elle chargée… Hors de question de se laisser aider s’il s’approchait, elle allait devoir jouer aux gros bras et prétexter… une idée, vite, vite une idée pour anticiper cette éventuelle situation… mhhh affirmer que… que… aaaaah rien, le vide absolu. Et si au lieu d’attendre elle leur coupait l’herbe sous le pied le temps des présentations ? Avant de changer d’avis et de se dégonfler elle se remit en mouvement et commença à parcourir la distance qui la séparait encore de l’entrée. Puis si elle se méprenait et se faisait un film pour rien elle serait toujours plus à l’aise, parce que mine de rien c’était encombrant.

« Laissez-moi un instant, je vais me débarrasser de ces deux ou trois petites choses. »
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Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] Vide
MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyVen 21 Mai - 10:28

[HJ : Désolé pour le retard]

Le Flieger arriva et salua bien comme il fallait sous le sourire enjoué du Major. L'équipe, quand à elle ne faisait pas un bruit et attendait visiblement qu'il donne ses ordres. Tout était filmé d'ailleurs donc ... il fallait que cela fasse vrai. L'homme fit un signe à ses hommes et la caméra fut coupée le temps que le salut du Flieger se fasse. Puis, il refit un signe pour montrer Liliane en train de tenter d'entrer avec tous ses paquets. Oh ! La pauvre !

Il s'approcha du Flieger en prenant bien soin de rester hors du champ de la caméra et le fixa quelques secondes avant de lui parler doucement.

" Flieger, vous ne trouvez pas qu'il serait souhaitable de montrer combien notre patrie est galante ? "

Et comme cela pouvait ne pas suffire, il désigna tour à tour Liliane et l'homme de la tête et fit son second commentaire.

" Allez l'aider ! "

Ce n'était finalement pas un commentaire, plutôt un ordre que l'homme avait intérêt à suivre le plus rapidement possible s'il ne voulait pas se retrouver avec un Major en colère sur le dos. Et mine de rien, un Major ça pouvait faire mal quand c'était en colère, même un imbécile comme lui ... bon, lui ne se considérait pas comme un imbécile mais bon... c'était un simple détail.
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Jochen von Waldenstein
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptySam 22 Mai - 23:57

Le jeune Flieger ne marqua aucune émotion face au sourire enjoué du petit major qui semblait être le chef d'orchestre de cette mascarade. Il se pencha pour entendre ce que l'individu lui susurra en désignant la jolie blonde que Jochen avait aperçu en arrivant. Montrer que la patrie savait être galante... ouais... Le gentil soldat Aryen typique, qui aide la jolie jeune française à porter ses course. Himmelkreuz Sakrament !! Jochen savait qu'il aurait du refiler la corvée à quelqu'un d'autre...

L'ordre tomba, comme il s'y attendait, il devrait aider la jolie blonde à porter ses courses. Il couru vers la jeune femme en petites foulées et arriva à sa hauteur... enfin à son niveau plutôt. Tendant une main vers les sacs que portait la jolie blonde, il demanda :

- Bonjour mademoiselle... puis-je vous proposer un petit peu d'aide?
Il ajouta aussitôt, plus bas pour que le major n'entende pas, un petit sourire charmeur aux lèvres, Le gentil Aryen aide la jolie française... il ne pouvait peut être pas espérer mieux comme scénario...

Il approcha la main d'un paquet de sacs, attendant la réponse de la française... si elle aussi avait été embarquée dans cette mascarade, elle devrait accepter avec un grand sourire et Jochen avait du mal à voir le côté "bonne image" de la chose, il ne voyait que l'aspect "bouffonnerie"...
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Liliane Keller
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptySam 29 Mai - 22:24

A sa plus grande honte, lorsque l’ordre fusa, la française ne put s’empêcher de rentrer légèrement la tête dans les épaules avant d’avorter l’amorce du mouvement. Laisser échapper ainsi des tics de nervosité n’était pas dans ses habitudes, il fallait croire que la fatigue faisait son effet. Elle regretta d’un coup de comprendre aussi bien la langue de Goethe, sans quoi elle aurait pu faire mine de ne pas saisir et de jouer à la bécasse. Malheureusement, dans ces conditions, il lui était tout autant impossible qu’au Flieger de ne pas coopérer. Deux options se présentaient : faire la gueule ou surjouer. Son choix fut vite fait, en faire des tonnes était beaucoup moins risqué et tout autant efficace (si l’utilité de ce mini acte de sabotage était néanmoins bien réelle…).

La remarque de son compagnon d’infortune la soulagea toutefois un peu, mais pas trop non plus, on ne savait jamais, si ça se trouvait c’était une combine pour la pousser à se trahir. Voilà, elle devenait totalement parano, une fois de plus… Pourtant, hormis quelques tics, les sensations étaient bien moins violentes que ce qu’elle avait redouté. Certes la montroise était encore loin d’être insensible au stress mais il semblait qu’elle commençait à mieux le supporter. A moins que ce ne soit cette même fatigue qui anesthésiait en quelque sorte sa faculté à détecter les facteurs anxiogènes… Enfin, c’était vrai que ce Jochen von machin avait tout de l’aryen parfait, il passerait très bien à l’image. Hélas ça ne voulait strictement rien dire, il pouvait très bien être victime de son physique comme un fanatique de la première heure. Finalement elle se détendit légèrement tout en restant prudente, elle lui accordait le bénéfice du doute, car, après tout, condamner de façon expéditive c’était un truc de nazi ça ! Jouant le jeu, histoire de ne pas se mettre tout de suite à dos le major, elle déclara avec emphase, souriant de façon excessive.

« Mais très certainement, je vous remercie bien. »


Puis tout en transmettant une partie de son fardeau, à voix basse, concluant par un discret soupir résigné.

« Scénario d’un banal tragique même. »


Pour le moment elle ne se mouillait pas trop, Liliane souhaitait surtout jauger le blondinet avant de laisser peut-être transparaitre une fraction de l’étendue de son mécontentement ou de tenter des gamineries pour gâcher des prises de vue. Elle ne cessa de le lorgner par intermittence du coin de l’œil. L’entrée dans sa demeure accapara cependant son attention, c’était calme, à priori tout le monde était sorti. Tant mieux, ça lui épargnerait l’humiliation du consternant spectacle qu’offrait les courbettes et le ton mielleux du plus vieux des Keller, elle en avait assez soupé avec l’autre Witsenhausen. L’intérieur n’avait rien de particulièrement original pour quelqu’un de son milieu, un mélange de mobilier récent, de pas trop mauvaise qualité, et de vieilles antiquités en tout genre grappillées au fil des décennies, fièrement exposées de-ci, de-là. Un intime de la famille aurait toutefois remarqué au premier coup d’œil que l’ensemble était bien moins surchargé qu’auparavant (et donc de moindre mauvais goût, seul aspect positif de la chose). Une fois arrivée dans la cuisine la montroise déposa sa charge sur une table, indiquant avec un sourire factice.

« Je vais m’occuper de ranger tout ça rapidement, merci. »

L’inflexion était un tantinet ferme sur le dernier mot, point agressive, mais dénotant clairement qu’elle irait plus vite si elle ne l’avait pas dans les pattes. Sur ce, elle se désintéressa temporairement de l’allemand sans chercher à savoir sa réaction. Déformation professionnelle, vilaine manie, elle avait tendance à dicter sa loi et à s’accrocher férocement à son indépendance. Pourtant, malgré ce que laissait entendre ses paroles, c’est sans un empressement fou que l’enseignante s’activa à placer chaque denrée à son endroit respectif, manifestant un souci soudain de la symétrie presque digne d’un maniaque du rangement. Alors qu’elle se tenait sur la pointe des pieds, en tentant de ranger une conserve dans un placard, un « inopportun » geste mal calculé fit chuter un bocal qui vint s’éclater sur la paillasse de la cuisine, éclaboussant de verre et de son contenu poisseux la si maladroite française.

Adieu divines pêches au sirop et bonjour petit retard pour le tournage.

N’empêche, c’était vraiment crétin de risquer d’énerver tout ce petit monde aussi tôt, Liliane s’en rendit compte un peu tard malheureusement. Est-ce qu’on avait remarqué son manège ? S’empourprant sans mal, plus sous l’effet du stress que de la gêne, elle écarta les mains dans un geste contrit et commenta d’une petite voix avec le plus bel air penaud dont elle était capable dans l’immédiat.

« Je voulais le pousser et… il a glissé… je dois nettoyer tout ça… et me changer… désolé… »


Grande inspiration suintant – du moins elle espérait – de regrets et d’embarras, yeux rivés à présent vers le sol, mordillage de lèvre inférieure, allure tassée… elle était, en apparence, presque prête à essuyer la tempête de mécontentement qui risquait de s’abattre face à ce contretemps imprévu. La professeure conclut son numéro en se tordant les doigts, risquant un petit coup d’œil.

« Ca m’arrive tout le temps… »
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Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] Vide
MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMar 8 Juin - 21:32

[HJ : toujours en retard moi ...]

La scène n'était peut-être pas bien originale mais le Major semblait ravi et il regarda ce qui se tournait devant lui avec un sourire niais aux lèvres. Il attendit de voir tout ce qui se passait tout en réfléchissant à la suite. Car cela ne ferait pas un long moment sur le film s'il ne trouvait pas autre chose.

C'était bien dommage qu'elle ait déjà fait ses courses, mais il allait avoir l'inspiration, c'était obligatoire. Il se tourna vers l'équipe et leur fit signe de suivre l'équipage tout en réfléchissant encore et encore à ce qui allait se passer.

Il suivit dans la cuisine et vit que la française refusait toute aide. Ce n'était pas un problème et il pouvait s'en douter. Il continuait à réfléchir tout en indiquant à l'allemand de ne pas prendre une position stupide et de faire au moins semblant de s'intéresser au rangement de courses dans un placard.

" Oh attention !"

La remarque avait été prononcée trop tard, il avait vu le faux mouvement de la pauvre française qui perdait une conserve et surtout qui s'était du coup tâchée ! Merci mon Führer, il avait son idée pour la suite du scénario ! Ils allaient remplacer ces pêches au sirop en allant en acheter tous les deux. Mais avant il devait rassurer la pauvre créature totalement effondrée.

" Ce n'est rien mademoiselle, je sais qui va pouvoir vous aider à nettoyer, pendant que vous allez vous changer, n'est-ce pas ? "

Le regard était fixé sur Jochen, c'était tellement bien de pouvoir ainsi poursuivre le film, finalement la maladresse avait du bon !
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Jochen von Waldenstein
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMer 9 Juin - 22:16

Alors que la jeune femme acceptait avec le sourire, un peu excessif au goût du jeune allemand, en lui tendant un des sacs, elle en profita pour lui glisser dans un soupir :

« Scénario d’un banal tragique même. »


Le jeune allemand eut un sourire, ce sourire presque enfantin qui faisait fondre les femmes de sa promo quand il était à Potsdam, et également les jeunes espagnoles avant ça. Pendant tout le trajet, le Flieger remarqua qu'elle ne cessait de le lorgner par intermittence du coin de l’œil. L’entrée dans sa demeure lui fit cesser momentanément ses coups d'oeils. L'allemand en vint à se demander si elle ne serait pas tombée sous son charme. Si tel était le cas, hélas pour elle, son coeur était déjà pris, et Louise n'aurait jamais de concurrentes dans l'esprit et le coeur du jeune homme.

Le jeune Flieger, entra avec un sac de courses dans le logis de la jolie française. Décoration somme toute assez banale pour un certain milieu. Quelques vieilleries exposées, des bustes, des vases, des meubles en chênes, deux ou trois tableaux...

Une fois arrivés dans la cuisine, la française se déchargea rapidement et l'enjoignit de faire de même

« Je vais m’occuper de ranger tout ça rapidement, merci. »


L’intonation dans la voie n'était nullement agressive, mais elle démontrait clairement que le jeune allemand n'avait pas à traîner dans les pattes de la maîtresse de maison. Avec un sourire, il allait s'éclipser quand il vit arriver l'équipe de tournage, qui les suivait de près.

*Scheisse, me voilà obligé à jouer les ahuris encore un bon moment !!! *

Le jeune homme se posa dans un coin, les bras croisés. Puis, se rendant soudain compte qu'il avait toujours sa casquette sur la tête, il la plia grossièrement et la cala sous ses épaulettes. Des yeux, il suivait le ballet de la jeune femme, qui rangeait ses courses. Il allait entamer la conversation, ne serait-ce que pour faire cesser les œillades insistantes du major quand la jeune femme laissa choir un bocal de pêches. La première pensée du jeune homme fut : * Quel gâchis...*, la deuxième : * combien on parie que c'est moi qui vais devoir tout laver ?*

Apparemment penaude, la jeune femme s'excusa. Au sourire du major, le jeune pilote su immédiatement qu'il avait vu juste. Une moue rapide, avant qu'il ne se tourne vers lui, puis une jolie langue tirée pendant qu'il avait le dos tourné marquèrent le mécontentement de Jochen. Il suivi la jeune femme alors qu'elle sortait de la cuisine. Il murmura, de façon à ce que seule la jeune femme l'entende:

- Bien joué pour le coup des pêches, malheureusement ce genre d'imbécile sait toujours rebondir...

puis il continua, plus fort :

- où rangez vous les balais et les serpillères ?
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Liliane Keller
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMer 16 Juin - 21:40

Pas d’orage ? Magnifique ! Finalement elle pourrait essayer de trouver d’autres idées pour jouer au parfait boulet de service. Renaissant littéralement, la professeur retrouva de la contenance pour la perdre aussitôt.

Liliane ouvrit de grands yeux ronds comme des soucoupes devant le comportement de son partenaire de scène, esquissant un début de sourire, autant nerveux que d’amusement. Alors là, on pouvait dire qu’elle s’attendait à tout sauf à ça. La chance commencerait-elle à lui sourire enfin ? Ca aurait été tellement plus simple, si beau… trop pour être vrai probablement. Car peut-être aussi que le blond agissait ainsi uniquement dans le but de voir si elle marchait dans son jeu pour mieux la balancer après… Des fourbes elle en avait connu, après tout ne l’était-elle pas elle-même un peu dans un certain sens ? Son enthousiasme retomba comme un soufflet. Les propos qui suivirent finirent de la déstabiliser.

Que, quoi ?! Non, non, non, non, il ne pouvait pas lui dire ça, c’était trop pour son petit cœur qui battait déjà à tout rompre, il voulait qu’elle pète d’une crise cardiaque ou quoi ? D’un autre coté il n’avait pas totalement tort sur le dernier point, elle avait déjà pu constater que ses petites manœuvres avaient souvent tendance à se retourner contre elle en facilitant la tache des autres. Eh oui, on ne pouvait pas analyser toutes les possibilités en quelques instants dans des conditions peu favorables à la réflexion.

Dans ce cas de figure il n’y avait pas à réfléchir, elle allait tout simplement nier en bloc. La française devait déjà compter sur la bonne foi du Leutnant Hessler pour ne pas lui attirer des embrouilles, il était hors de question d’ajouter un autre nom, germanique de surcroit, à une liste qui ne devrait déjà pas exister. Liliane commenta tout en montrant le chemin au jeune homme.

« Le matériel de ménage se trouve par ici. »

Quelques pas plus loin, tandis qu’elle ouvrait la porte d’un placard et se plaçait ostensiblement derrière, l’enseignante murmura le plus rapidement possible.

« Je ne comprends pas vos dires… »


Elle aurait aimé mettre plus d’indignation dans sa déclaration, donner réellement l’impression d’être scandalisée. Néanmoins, comme tout, ses talents d’improvisation avaient leurs limites, il lui aurait fallu plus de temps pour orchestrer ses réactions parfaitement. La montroise ajouta tout de même, sur un ton toujours aussi bas, avec un large sourire niais capable de rivaliser avec ceux du major.

« Mais merci de m’aider à être à l’aise. »

Ce n’était qu’un demi mensonge, le fond était vrai, la perspective d’avoir affaire à une personne mentalement suffisamment équilibrée pour saisir le grotesque de la situation la réjouissait sincèrement. La forme relevait quant à elle de la mascarade, mais dans le doute il valait toujours mieux sembler plus bête qu’on ne l’était vraiment. De toute façon elle n’avait pas vraiment beaucoup de possibilité pour se « protéger » en dehors de la feinte de la stupidité, des roucoulades de greluche ou bien les deux en même temps. Pour le moment elle avait assez soupé du rentre-dedans, option qui aurait en plus pu servir les intérêts des réalisateurs en herbe de la propagande. Pourtant il faudrait bien qu’elle en arrive là pour justifier ses messes basses si jamais l’autre guignol finissait pas remarquer leur manège (évènement désagréable qui se produirait quasi certainement au bout d’un moment).

« Bien, vous devriez trouver de quoi nettoyer le désastre, je m’en vais de ce pas revêtir une tenue plus présentable. »


D’un pas guilleret Liliane entreprit de rejoindre sa chambre, faire patte blanche durant quelques instants ne lui semblait guère superflu.

« Attention si j’en surprends un essayant de regarder à travers le trou de la serrure je lui flanquerai une torgnole qu’il n’est pas prêt d’oublier ! »


Ce sur quoi elle referma la porte après avoir lâché un rire de pintade qui résonna de façon atroce à ses oreilles. Ah ce qu’il ne fallait pas dire des fois ! Sa résolution de se faire oublier ne tint guère longtemps toutefois, la française ne put résister à la tentation de faire trainer en longueur son changement de tenue, poussant même le vice jusqu’à attendre assise sur une chaise, dans un angle mort de l'entrée, tout en faisant froisser de temps à autres des vêtements pour simuler un bruit d’étoffe qui glisse.

« Veuillez patienter encore quelques instants messieurs, j’ai presque fini ! »

Tout était dans le « presque ». Elle gratta du temps jusqu’à juger que faire poireauter plus semblerait suspect. La montroise sortit comme une fleur, déclarant avec un aplomb loin de sa passagère crise d’angoisse.

« Désolé, je n’arrivais pas à me décider. »
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Jochen von Waldenstein
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptySam 19 Juin - 23:55

La jolie blonde l'emmena devant une armoire qu'elle ouvrit. Le jeune allemand se pencha pour récupérer ce qu'il devait prendre, à savoir un ballais brosse, un seau, une serpillère et un peu de produit savon. alors qu'il farfouillait dans l'armoire à la recherche d'une petite pelle, pour récolter les quelques pêches tombées par terre, il entendit la jeune femme murmurer rapidement, presque comme si elle était effrayée :

« Je ne comprends pas vos dires… »

Puis elle ajouta avec un large sourire niais :

« Mais merci de m’aider à être à l’aise. »


Le jeune allemand retourna à ses recherches dans le placard et répliqua, sur le même ton que la jeune femme :

-Vous ne comprenez pas mes dires ? Allons, vous êtes aussi volontaire que moi je suis nazi, ça ne saute peut être ps aux yeux de cet imbécile, mais je ne suis pas dupe...

a force de fréquenter les français le sien s'améliorait de jours en jours, sauf du côté de l'accent, qui lui écorchait encore les oreilles. Toujours est-il que le jeune homme termina sa remarque juste avant que la tête du major n'apparaisse, il devait se demander ce qui prenait autant de temps au jeune homme. Il trouva enfin, coincée entre un plumeau à poussière et un balais de paille, la pelle tant recherchée.

« Bien, vous devriez trouver de quoi nettoyer le désastre, je m’en vais de ce pas revêtir une tenue plus présentable. »

Du coin de l'oeil le jeune homme surveilla le major et décida de faire semblant de chercher autre chose dans l'armoire. Pendant ce temps la française avait "fui" dans sa chambre pour se changer.

« Attention si j’en surprends un essayant de regarder à travers le trou de la serrure je lui flanquerai une torgnole qu’il n’est pas prêt d’oublier ! »

Le jeune homme secoua la tête de dépit avant de se redresser. Le rire que la française venait de lâcher était proprement ridicule, et le jeune allemand ne savait pas s'il devait être plus contrit qu'affligé. Il fini par opter pour une attitude neutre. Une fois dans la cuisine, il ramassa les éclats de verre, les mis à la poubelle, se coupa deux fois et entrepris de mettre les pêches sur la petite pelle à poussière afin de leur faire suivre le même chemin que les débris de verre. Le tout sous l'oeil de la caméra évidemment. Jochen se demanda, entre deux morceaux de pêches dégoulinantes de sirop et de sucre, si le caméraman n'était pas né avec l'objectif directement vissé aux yeux. Une fois le sol débarrassé des morceaux de pêches, le Flieger rempli d'eau le seau et y mit un peu de produit nettoyant, il y trempa la serpillère et la plaça sur le balais brosse. Puis il entrepris de nettoyer les lieux de toutes traces de l'accident. Pendant ce temps, la jeune femme semblait prendre tout son temps pour se changer...

Une fois sa tâche finie, il vida le seau dans les toilettes, lava la serpillère et la mis à sécher. Puis il prit le seau, le balais et la petite pelle et alla les ranger. Une fois ceci fini, il prit son temps pour refermer l'armoire. A peine venait-il de fermer les battants du meuble, la jeune blonde sorti de sa chambre.

« Désolé, je n’arrivais pas à me décider. »


Le jeune homme garda pour lui le commentaire qui lui vint à l'esprit, mieux valait ne pas attirer trop l'attention de l'autre ahuris de major sur leur messes basses. Mais sa mimique désolée ft sans doute éloquente sur le fond de sa pensée : *Les femmes....*
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyLun 21 Juin - 12:21

Le temps passait lentement mais le Major regardait la scène qui se déroulait sous ses yeux en souriant. Ce n'était pas très grave s'ils filmaient un peu longuement l'allemand en train de faire du ménage, il trouverait quoi faire ce ça. Il se tourna vers l'équipe de tournage qui ne bronchait pas, très bien, sinon il n'aurait pas apprécié.

Puis il entendit la femme dire qu'elle allait sortir, qu'elle était presque prête. Il ne l'aurait jamais engagée comme véritable actrice, Führer qu'elle jouait mal ! Elle ne ferait jamais fureur ! Oui, le Major était un bon Aryen, il jurait en parlant du grand homme et non d'un Dieu quelconque.

Il attendit qu'elle soit sortie pour regarder sa nouvelle tenue et pour sortir deux tickets de rationnement de sa poche. Il apposa sa marque sur les deux tickets Denrées diverses et il indiqua clairement "Pêches au sirop" sur chacun d'entre eux.

En prenant soin de rester hors du champ de la caméra, il déposa les deux tickets sur la table de la cuisine et déclara à voix haute alors que ses deux acteurs arrivaient.

" Parfait, maintenant nous allons pouvoir aller remplacer ces malheureuses pêches. Je vous laisse prendre les tickets et sortir en devisant calmement des bienfaits de la présence allemande en France. Soldat, n'oubliez pas votre rôle, vous faites partie de l'armée allemande, vous n'êtes pas là pour vous rapprocher outre mesure des françaises, du moins pas devant la caméra, je sais que bon nombre ne peuvent résister à notre uniforme mais ... "

Il venait d'insinuer que Jochen pouvait vouloir draguer Liliane et que cette dernière ne dirait pas non, mais il savait que personne n'avait le choix et que cela allait forcément arriver. Franchement, personne ne pouvait résister à un allemand !
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Liliane Keller
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyLun 21 Juin - 18:56

Liliane lança un regard circonspect au grand blond à son retour. La perspicacité était un trait de caractère qu’elle appréciait mais uniquement chez ses alliés avérés, ne pas savoir à quel point s’étendait celle de ce boche qui jouait au gentil l’embêtait. Il faudrait pourtant faire avec.

Son sourire factice se crispa un peu à l’écoute du petit topo du Major. Les bienfaits de la présence allemande… ne pas résister à leurs uniformes… Elle l’aurait bien frappé à coup de caméra, celui-là, jusqu’à que sa cervelle retapisse les murs ! Le spectacle devait hélas continuer, aussi l’enseignante s’empara des tickets et prit pour sa part la direction de la sortie prestement. Elle était passablement énervée. Tant pis, qu’on prenne sa fuite pour de l’enthousiasme ! Lorsqu’elle fut rejointe dans la rue par le jeune allemand elle déclara.

« Votre cuisine est intéressante… »

Elle se racla la gorge devenue sèche sous l’effet de la crispation et se mit en marche. Allez du sérieux, de la conviction !

« J’avoue être un peu chauvine quand je me dois de parler de notre cassoulet national, mais entre nous, puisqu’on en est aux confidences, la choucroute aaaah… la CHOU-CROU-TE ! Véritable petite merveille gustative, un ravissement pour les papilles ! »

Ca y est, elle avait touché le fond. Quoi que…

« Après je ne rentrerai pas dans le débat de quel plat provoque le plus de flatulences, ce n’est pas un sujet sur lequel une dame doit s’attarder… »

La montroise conclut sa phrase par une petite moue dégoutée. Néanmoins elle ne put s’empêcher d’ajouter en prenant le ton de la confidence.

« Lourdaude comme est la gastronomie française, le cassoulet doit être bien pire que la choucroute si raffinée de la grande Allemagne. »

Liliane commençait à pousser un peu, mais si on la croyait suffisamment bête, son baratin pouvait aussi bien passer comme une lettre à la poste, non ?

« La baguette ? Ringarde ! Gloire aux Bretzels et autres Schwarzbrot ! »


Sa voix gagnait petit à petit en puissance, et voilà qu’elle partait en plein délire, impossible de l’arrêter une fois lancée.

« Je rêve d’une France où tous les hommes se promèneront en sublimes Lederhosen, été comme hiver ! »

Elle s’arrêta et agrippa l’uniforme de son compagnon de tournage d’infortune.

« Pitié, je vous en conjure, ne nous retirez pas ces prodigieux bienfaits, je ne saurai souffrir une telle ignominie ! »

Oups, retour soudain à la réalité, cette dernière tirade était « peut-être » de trop, tout comme son petit discours en fait. Avant de céder à la panique, l’enseignante s’exhorta à appliquer la seule chose à faire, c'est-à-dire y aller tout simplement au culot. Et prier.

Se retournant avec un grand sourire de gamine elle demanda en faisant un signe de la main (proche du coucou) à la caméra, histoire de transformer un peu plus le futur montage en prise de tête.

« C’était bien ? Assez enthousiaste ? Si vous voulez je peux y mettre plus de passion ! »

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Jochen von Waldenstein
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMar 22 Juin - 15:01

Jochen en resta sans voix... ou cette française le faisait exprès, et elle était une commédienne assez pitoyable, ou elle était vraiment, mais alors vraiment vraiment, cruche. Il ne dit rien durant tout le discours de la française. Qu'autant d'inepties puissent sortir d'une si jolie bouche dépassait l'entendement du jeune Flieger. Ringarde la baguette? Pour sa par il n'y avait aucune comparaison entre la savoureuse recette française et le trop sec pain de seigle allemand... la choucroute était certes une très bonne spécialité Allemande, dont Jochen était fort friand par ailleurs, mais pour lui, la cuisine française restait la meilleure au monde, bien qu'il n'ai pas eu l'occasion de goûter beaucoup de cuisines différentes...

Le pire du pire fut quand elle se retourna, l'air apparemment enthousiaste, vers la caméra. Le jeune allemand porta une main a son visage, ferma les yeux, et secoua la tête de droite à gauche d'un air passablement désolé, déçu.

Qu'elle veuille poursuivre la torture, libre à elle si elle était seule, mais Jochen avait bien l'intention d'en finir rapidement avec cette mascarade. Il détestait déjà l'idée de servir la propagande d'un régime qu'il haïssait, mais si en plus il devait y passer toute la journée, il risquait fort d'être de très mauvaise humeur...

Toujours dos à la caméra, il dit, du coin des lèvres :

-Libre à vous de poursuivre cette torture, si vous aimez ça, mais n'entraînez pas les autres, j'ai bien l'intention d'en finir rapidement avec cette histoire. Au pire, si vous avez des contacts avec la résistance, faites détruire ces films, mais pitié arrêtez de jouer les gourdes. Vous risquez de plaire à cet imbécile, et si moi je reste pour lui le parfait petit aryen, il risque fort de m'entraîner de nouveau dans cette histoire... et ça, je ne vous le pardonnerais pas !!!


Qu'elle soit jolie n'excusait rien, elle ne représentait rien dans le cœur de Jochen, rien de plus qu'un problème pour le moment. Et si elle était vraiment décidé à lui pourrir l'existence, l'allemand pourrait s'arranger pour en faire de même, après tout, il faisait partie des forces d'occupation...
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMer 23 Juin - 21:12

La française obéit à ses ordres sans discuter et l'homme se rengorgea en montrant la manière subtile qu'il avait de faire évoluer les choses. Il se laissa bien vite aller dans une morosité grandissante parce que ça n'allait pas du tout. Qu'est-ce qu'elle avait à discuter nourriture et vêtements ! Ce n'était pas ce qu'il avait demandé et surtout il ne voulait pas qu'elle parle sur ce ton pénible.

Il savait que tourner dans un film cela plaisait toujours aux jeunes demoiselles impressionnables et qu'il avait décidé de mettre en place cette demoiselle là parce qu'elle devait être un peu moins impressionnable que les autres. Mais non, il se retrouvait coincé parce qu'il avait mal évalué l'intelligence du professeur. C'était à se demander comment elle était devenue professeur à agir aussi cruchement. Et puis elle se retourna et il soupira plus fortement encore si possible. En plus elle se retournait vers la caméra !

" Mademoiselle, voyons, soyez calme et agissez naturellement. Je ne souhaite pas vous vexer mais votre jeu n'est pas bon, je ne souhaite pas des acteurs, je veux filmer la vraie vie, faire du cinéma réalité ! Que l'on voit des actions qui ne sont pas dictées par un réalisateur. Je ne faisais que vous suggérer un sujet de conversation puisque vous semblez ne pas en trouver seuls. Reprenez sans vous occuper de notre présence ! "

Il espérait que cette fois ils ne feraient pas les idiots parce que c'était long de filmer et ensuite de faire un montage potable avec des gens aussi mauvais, c'était si difficile d'oublier la caméra et d'agir normalement ? Oui, pour lui tout le monde devait être participant à l'effort de guerre et le prestige indiscutable de l'uniforme allemand devait suffire à la jeune femme pour agir comme une fan énamourée non ?
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Liliane Keller
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMar 29 Juin - 19:43

Ce n’était pas la première fois que la française exaspérait des personnes en si peu de temps, par contre que les victimes de son cinéma soient de nationalité allemande ça c’en était une vraie !

Liliane chantait assez faux, n’était pas une grande sportive, dessinait de façon approximative, mais s’il y avait bien une chose qu’elle savait faire quand elle décidait de s’appliquer c’était mentir avec une relative justesse et jouer la comédie. Les airs de personnage extravagant surjoué qu’elle se donnait étaient la meilleure de ses couvertures à ce niveau, elle en usait et abusait régulièrement même s’il fallait avouer qu’elle avait eu la main lourde ce coup-ci. Oui, la fatigue nerveuse accumulée lors de cette dernière quinzaine de jours chargés avait eu raison de son calme et lui avait fait perdre les pédales au point de la faire servir un discours indigeste mêlant assez mal pitreries infantiles et ironie virulente (vite camouflée sous le couvert de la bêtise). Dépassée totalement par ce bref coup de sang, elle préférait cependant s’imaginer que l’action avait parfaitement été préméditée et s’imbriquait dans un plan murement réfléchi mené d’une main de maître. Comment pourrait-on soupçonner à présent de la finesse venant de sa part après un tel numéro au ras des pâquerettes ? Un génie de l’anticipation qu’elle était oui ! La chance n’avait bien sûr absolument rien à voir avec la manière dont elle était miraculeusement retombée sur ses pattes. Pas du tout, du tout, du tout !

Ayant à nouveau la tête froide, elle jugea bon de décréter que c’était le moment de prendre un air dépité, abattu, presque boudeur et de se tenir à carreau. Oh ça ne durerait pas bien entendu, ne serait-ce que pour ne pas éveiller des soupçons en changeant radicalement de ligne de conduite. Le major lui semblait moins menaçant que ce qu’elle avait redouté au début, ce qui ne l’empêchait pas de le craindre malgré tout. Le géant blond, par contre, c’était une autre histoire, elle s’en méfiait comme de la peste. Il était vraiment louche avec ses paroles flirtant avec la trahison… il essayait de lui faire avouer des choses pouvant l’envoyer au trou ou quoi ? Son insistance était trop forte, à son goût, pour être honnête. L’ignorer superbement était la décision la plus sage à prendre, il ne la piègerait pas si facilement !

Paranoïa quand tu nous tiens…

A regret, la montroise retint un regard venimeux, et les quelques répliques cinglantes qu’elle brûlait de lui servir. Au lieu de cela elle se cantonna à l’attitude qu’aurait affichée une timide adolescente vexée s’étant fait taper sur les doigts suite à un éclat de spontanéité qui lui aurait demandé beaucoup d’efforts, retrouvant tout de même au fil du trajet petit à petit un léger sourire niais. Pour une fois elle fit ce qu’on lui demandait, discourant d’un ton léger d’un peu tout et n’importe quoi comme elle l’aurait fait avec un ami (ce qui ne les mettait pas à l’abri d’une connerie ou d’un éclat de rire strident de temps à autre). Le cinéma réalité… dans un autre contexte peut-être en aurait-elle raffolé mais là, là, il lui sortait par les trous de nez !

« Il me tarde le premier juin, je ne sais pas si vous êtes au courant mais une grande loterie est organisée, allemands comme français y sont conviés naturellement et… »

Il lui arrivait d’effleurer le bras du pilote. Le rose de ses joues tenait néanmoins plus d’une colère contenue qui ne pouvait éclater que de l’effet de la séduction et du charme allemand. N’y tenant plus elle marmonna finalement entre ses dents en lançant un bref regard assassin.

« Cessez de proférer de telles calomnies immédiatement. »

Elle se fit violence pour ne pas envenimer la situation. Il ne fallait surtout pas qu’elle laisse la peur l’aveugler et la pousser à faire monter la tension d’un cran en optant pour un bluff agressif et menaçant. Ca aurait été prématuré. Pesant chacun de ses mots, Liliane tenta d’articuler à voix basse en feignant le dédain.

« Je ne veux rien savoir de vos états d’âme, gardez tout ça pour vous. Et ce n’est pas parce que cet évènement me rend nerveuse, ou que mon jeu laisse à désirer, que vous pouvez vous permettre de m’impliquer dans votre… délire. »

L’enseignante se mordit la lèvre inférieure pour s’empêcher de rajouter une malheureuse phrase ou insulte de trop qui ne manquaient pas de se bousculer dans son esprit. A la place elle claironna après coup d’une voix chantante.

« Je crois que nous sommes bientôt arrivés, voilà l’épicerie ! »

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Jochen von Waldenstein
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMar 29 Juin - 21:10

Et blablablablaaaaaah !!! Le major rebattait les oreilles des jeunes gens de ces recommandations pour les prochaines prises de vues. Bon, côté positif la française semblait s'être calmée, et elle était partie dans un discours sur une loterie qui devait avoir lieu quelques jours plus tard, où allemands et français étaient conviés. Jochen leva les yeux au ciel. C'était toujours mieux que ses délires sur les bienfaits de l'occupation allemande, d'autant que le ton était nettement plus calme. Cela n'empêcha pas l'allemand de sentir sa compagne d'infortune très mal à l'aise.

Elle ne cessait de le frôler, jouant apparemment le jeu du major qui semblait vouloir voir un semblant de flirt entre les deux jeunes gens. Ce contact était loin d'être désagréable, mais il n'était pas des plus naturels... Impression renforcée par les paroles qu'elle siffla entre ses dents peu après. Lui proférer des calomnies ? Elle se méfiait donc tant de lui? D'un côté cela ne l'étonnait pas du tout, d'un autre il en était quelque peu peiné. Au fur et à mesure qu'ils avançaient il devinait, non sans joie, la fin du périple et, logiquement, la fin du tournage.

« Je ne veux rien savoir de vos états d’âme, gardez tout ça pour vous. Et ce n’est pas parce que cet évènement me rend nerveuse, ou que mon jeu laisse à désirer, que vous pouvez vous permettre de m’impliquer dans votre… délire. »

Délire... elle croyait qu'il délirait? Elle avait donc si peur de lui? Il crispa la mâchoire. Il ne pouvait serrer les poings, cela risquait de nécessiter une nouvelle prise et susciterait une interrogation de la part du major. Il n'en pensais pas moins et risquait de nécessiter assez rapidement quelque chose pour passer sa colère. Il ne répondit pas, au risque de paraître grossier devant une femme, même pas quand elle claironna qu'ils arrivaient à l'épicerie.

Un endroit somme toute assez passe partout que l'allemand n'aurait peut être jamais remarqué si la française ne l'avait pas désigné d'un geste de la main. Il ouvrit la porte dont la sonnette émit un "diling dling" sonore, tout en gardant la porte ouverte pour que la jeune femme entre la première. Il essaya de se dérider quelque peu, ne serait-ce que pour éviter d'avoir à refaire une entrée dans la petite boutique...
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Marie-France Vaubert
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyDim 4 Juil - 14:29

On n'attendait pas grand monde ce jour là, surtout à cette heure. Il faisait bien trop chaud, les gens restaient chez eux, trop fatigués pour faire un seul mouvement. Du moins c'était l'usage dans le quartier dit quartier Bourgeois. Les ouvriers agricoles du coin étaient sûrement dehors à l'heure qu'il était, en train de trimer dur.

Et pourtant!Espérer rester pouvoir bouquiner derrière le comptoir en profitant des quelques rayons de soleil filtrés par les fenêtres devait être utopique. L'affreux Ram Dam, auquel la petite brune était habituée depuis son enfance, annonça la fin d'un moment de paix.
Quelle déception! Levant le nez de La Reine Margot, elle jeta un coup d'oeil distrait sur l'arrivante, une jolie blonde, assez grande, aperçue à proximité du collège il y a longtemps et qu'elle voyait de temps à autres fréquenter l'épicerie.Elle passait souvent chez sa voisine, Juliette Keller.De la famille si elle en croyait les rumeurs. Ah, manifestement ce n'était pas fini, voilà un blond en uniforme caca d'oie qui la suivait.Tiens, un Allemand de plus à venir envahir son espace. Etait ce un complot visant à reproduire la race aryenne, de parfaits petits blonds?!

Elle posa son livre, adressa un sourire convaincant à ses deux clients,apparemment ensemble, avant de se figer. Voilà qu'un ensemble de bric à brac prenait position derrière les deux angelots.
Un autre Fritz, et du matériel cinématographique.
Mais alors...Mince. Voilà qu'elle se faisait filmer à son insu, en arrière plan sans doute, enfin, elle l'espérait.
Qu'est ce que c'était que ce bordel?!


-Bonjour Mademoiselle Keller, bonjour Monsieur..ou plutôt devrais je dire Messieurs.

Si c'était filmé, elle devait être naturelle,ne pas faire de remarques, ne pas poser de questions-et Dieu savait ce que ce pouvait être difficile pour elle-bref faire la commerçante en retrait.Pas son genre.
Devrait elle pousser jusqu'à l'hypocrisie?!


-Un officier allemand dans ma boutique, ça n'est pas tous les jours.Quelle prestance!

Oui ça suffisait, elle n'allait pas non plus se ridiculiser à lancer des insanités.

-Enfin, je trouve qu'on devrait changer la couleur de vos uniformes, ça rajouterait à l'esthétique de l'uniforme!Ce coloris n'est pas vraiment flatteur.

Bien sûr elle savait que le kaki était pratique pour des soldats, mais quelle horreur tout de même. Une atteinte au bon goût!

-Mais laissons cela! Je suppose que vous n'êtes pas venu entendre mes délires! Je vous laisse la parole.

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Liliane Keller
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMer 14 Juil - 1:53

Le pauvre Waldenstein était peut-être sincère depuis le début, malheureusement pour lui, il n’y avait rien pour le prouver. Le risque était trop grand, croire ses quelques paroles sans se poser plus de questions serait revenu à jouer à la roulette russe, même si ici il ne s’agissait que d’une simple histoire de coopération pour la réalisation d’une connerie de propagande. Toujours nier, jouer au benêt, ne jamais rien reconnaître. Tant que l’on faisait ça on s’assurait une part de doute, une infime chance. Dans un autre conteste peut-être qu’elle se serait attardée sur le physique avantageux du grand blond mais comme bien souvent quand la française se sentait coincée dans une situations qui lui échappait elle se fermait comme une huitre et regardait d’un œil suspicieux la moindre personne parlant la langue de Goethe.

Son partenaire de scène ne répondit rien, en revanche Liliane le sentit un peu plus tendu, fait qui ne lui inspirait rien de bon. Lorsqu’elle franchit l’entrée de l’épicerie elle ne put s’empêcher d’avancer très légèrement les épaules vers l’avant comme si elle s’attendait à… à quoi ? Recevoir un coup ? C’était totalement ridicule et pourtant un réflexe très humain. Pas le temps de s’attarder sur le sujet, le nouvel acte de cette mascarade s’ouvrait avec la concrétisation de l’opération « allons remplacer le bocal de pêches ».

Ce n’était pas la première fois qu’elle se rendait dans cette boutique, mais elle n’avait encore jamais eu l’occasion d’entamer une réelle conversation. Affichant d’abord un sourire un peu faible, ce dernier s’élargit légèrement à l’écoute des paroles de la commerçante.

« Oh mais ne vous inquiétez pas, je suis certaine que vous aurez d’ici peu l’extraordinaire chance de voir votre boutique fréquentée par de beaux et fringants officiers, il suffit de faire passer le mot. »

Un regard mièvre lancé au jeune pilote appuya ses propos. Bon il fallait maintenant trouver un nouveau truc pour faire trainer. Une idée lui vint rapidement alors qu’elle farfouillait avec enthousiasme dans son sac à la recherche des tickets de rationnement et de son portefeuille qu’elle faisait exprès de ne pas trouver aisément. Ce coup-ci elle allait jouer plus modéré, dans la forme du moins, le fond...

« Je souhaiterai vous acheter des pêches au sirop. Si vous en avez, je m’excuse d’avance de la question qui va suivre, je la trouve moi-même des plus ridicules, mais on va me tordre le cou si je ne la pose pas… »


L’enseignante marqua une petite pause, se raclant la gorge et fuyant un instant le regard de la jeune épicière pour finalement débiter assez rapidement sa requête, manifestant visiblement le soucis de s’en débarrasser au plus vite.

« Il faut que je sache absolument si c’est une variété à chair jaune ou blanche, il est totalement hors de question d’en prendre dans le cas contraire. »

La montroise en profita pour enchainer, délaissant peu à peu le Flieger.

« D’habitude j’exècre les personnes pinaillant sous prétexte que le client est roi. Pardonnez moi cet attentat à la poésie, mais j’appelle ça enculer les mouches en plein vol. »


Le maniaque de la caméra avait bien demandé du cinéma réalité, non ? Et puis s’il n’était pas content il n’avait qu’à donner plus de directives.
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Marie-France Vaubert
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMar 20 Juil - 17:41

La blonde semblait tendue. A la voir "sourire" ainsi, elle faisait un peu penser à un de ces clowns qui n'avait jamais appris à faire la tête et qui souriait par habitude, or, pour l'avoir déjà vu parler avec sa jeune voisine, Marie France savait que la femme était plutôt du genre sympathique mais stricte.Après tout elle était Professeur!Certainement pas naïve et béate.
Son petit cirque sans être complètement convaincant lui faisait au moins mériter un césar de l'amateur réquisitionnée la plus grandiose de l'histoire du cinéma.. allemand, admettons le! Car si elle semblait au départ peu enthousiaste en entrant dans la boutique, malgré ce sourire de circonstance, façonné pour l'occasion, c'était à présent la détermination et l'amusement qui se peignait sur son visage.
Que se passait il dans sa tête?! Une fausse alerte peut être, car le discours qui suivit fit aussi emprunté et faux que celui que MF avait adopté la seconde auparavant..


-Mais j'ai déjà eu un bel officier de la SDP, parlant un français délectable, je n'en demande pas plus.

Et on en rajoutait une couche,ça ressemblait peut être à de la crème chantilly comme ça,mais le "pas plus" pouvait être pris à double sens: j'en ai assez, je n'en veux plus dans ma boutique.
En un sens, en même temps, si MF ne les aimait pas vraiment ces Boschs, elle se fichait de les voir rentrer dans sa boutique du moment qu'ils payaient et qu'ils se comportaient correctement, sans faire les fiers à bras!La suite du dialogue avec l'aryenne française se révéla intéressant. L'alerte à la bombe avait été justifiée..elle arrivait.. elle avait été larguée, mais tout doucement et avec délicatesse. Un vrai monde de femmes!MF se retint pour ne pas rire à pleine gorge. C'était hilarant. D'autant que l'autre officier allemand semblait toujours aussi excité qu'un enfant de deux ans à la vu d'un beau nounours..il n'avait pas dû saisir l'allusion.Pêche blanche.. référence à l'aryien^à la peau blanche, pêche jaune, référence à la blondeur allemande?! Enfin.. au final peut être qu'il n'y avait pas de messages dans ses paroles?Peut être que MF se trompait, aucun message?! Simple façon de meubler le temps et de rendre fou les deux autres?!On verrait bien.


-Vous êtes vraiment sûre que les pêches plates ou rouges ne vous conviendront pas. Elles semblent étranges et différentes mais elles sont tout aussi délicieuses?!Non.. bon..je crois que celles en boîte sont toutes des pêches blanches, vous avez de la chance.


C'était à trépigner d'impatience, enfin de l'action dans cette boutique. Et des confidences! Yeah! Marie France quitta son comptoir et fit signe à la française de la suivre près des étagères, avant que les autres ne les suivent, elle murmura.

-Bien joué, il ne faut pas se laisser faire. Ils semblent tous croire que tout leur est dû!Et puis l'autre abruti avec sa caméra semble vraiment être le roi des neuneux, je me demande comment vous avez pu le supporter, continuez à enculer les mouches en plein vol..à défaut de les écraser!


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Jochen von Waldenstein
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyJeu 22 Juil - 22:26

Une jeune française se tenait derrière le comptoir de la petite épicerie ou le jeune allemand et la française mauvaise langue venaient d'entrer. Manifestement, elle ne semblait pas attendre grand monde comme en attestait la présence dans ses mains d'un livre à la couverture reliée rouge. En inclinant la tête, Jochen pu d"échifrer "La reine Margot" sur la tranche du bouquin. Ce nom lui disait quelque chose. Il fouilla momentanément dans les minces souvenirs qu'il avait de ses cours de littérature Française, échec, "La Reine Margot" ne faisait pas partie des livres qu'il avait du lire, contrairement à "Cyrano de Bergerac" et "les lettres Persanes" les deux seuls livres qu'il avait dévoré et dont il se délectait encore de la lecture de temps en temps... Mais où diable avait-il lu ce nom?

Les deux jeune femmes commencèrent à deviser. Jochen saisi bien une vague allusion au prestige de l'uniforme allemand ainsi qu'un regard bête de la part de la plus vieille des deux françaises. Le jeune allemand y répondit par un sourire, qui se transforma rapidement en une grimace accompagnée d'un regard au ciel une fois que la "prof" fut retournée à sa discussion avec la jeune caissière. Peut être que cette dernière remarquerai l'étrange attitude du pilote, mais Jochen craignait plus que le Major s'en aperçoive plutôt qu'elle... et il avait pour l'heure un problème bien plus important que ce curieux débat sur le fait d'"enculer les mouches", expression dont le sens échappait complètement au jeune homme, il en saurait peut être plus en interrogeant Louise le soir même...

"La reine Margot"... il ne supportait pas de ne pas savoir ce que cela lui rappelait, et puis c'était une diversion appréciée parce qu'elle "l'obligeait" à ne rien écouter du discours tenu par les deux jeunes femmes. Elles s'éloignèrent soudain du comptoir et se dirigèrent vers les étagères. Une messe basse s'engagea avant que le major ne les rattrape avec sa caméra. Jochen en profita pour se saisir du livre, et feuilleta les pages d'introductions. Dès les premières lignes, le nom du roi Henri IV lui rafraichi la mémoire... l'ouvrage faisait référence à la première femme du "bon roi Henri". Comment avait-il pu oublier ça? Son professeur d'Histoire Française l'avait pourtant bien ennuyé avec ça quand il était au Lycée...

Satisfait, il reposa le livre sur le comptoir et alla voir ce qu'il se passait, l'air neutre.
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMar 27 Juil - 12:31

Il semblait que la jeune femme ne soit décidément pas douée pour jouer la comédie du moins aux yeux du Major qui la regardait travailler à être la plus niaise possible. Etait-il envisageable qu'elle parvienne à le tromper et qu'elle agisse ainsi pour le mettre dans une situation délicate ? L'homme fronça les sourcils mais décida de laisser faire pour le moment, attendant que l'entrée dans la boutique soit faite.

Il fit signe à l'équipe de tournage de couper la caméra quand les termes colorés arrivèrent sur le tapis. Puis, il s'avança pour se présenter.

" Mademoiselle, je suis Major dans l'armée du Reich et j'ai ordre de tourner un reportage vérité concernant la bonne entente entre allemands et français. Cependant du fait du caractère public de ce document et comme j'aimerais pouvoir directement traduire vos paroles, je vous prierais de ne pas employer de termes trop colorés. N'ayez crainte cela ne m'a pas choqué personnellement, je suis militaire et j'ai vu et entendu énormément de choses. "

Il se prit à rire un peu, d'un rire encore plus stupide que tous les rires déjà entendus mais personne n'osait jamais lui faire la remarque. Il se tourna vers l'allemand qui regardait les livres et soupira. Ce film était mal parti si cela continuait !

" Très bien, terminez la transaction et je vous libérerai pour la journée. "

Il était presque énervé maintenant, presque simplement bien entendu ... parce que après tout ce n'était pas de leur faute à ces non professionnels !
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyDim 1 Aoû - 1:48

La première réponse de la jeune commerçante réveilla de frais et désagréables souvenirs, lui rappelant l’angoisse qui ne la quittait plus depuis un petit moment. Elle tâcha durant quelques instants de se concentrer sur l’analyse du « je n’en demande pas plus » afin de limiter l’arrivée massive de pensées tout autant négatives que dépressives. Il lui aurait été fort plaisant d’y voir là l’affirmation détournée qu’un boche comme ça c’était déjà presque trop. Une fois de plus il était trop tôt pour le savoir.

Comme il fallait s’y attendre le Major intervint pour rappeler le caractère tout public de son projet, concluant par des paroles rassurantes et… ce rire. Le pauvre. Oui, oui, la française avait beau éprouver à son égard une rancœur qui croissait de façon exponentielle, sur le moment elle l’avait sincèrement plaint, ainsi que, et surtout, les personnes devant le supporter régulièrement. La bonne nouvelle était que ce calvaire allait bientôt prendre fin pour la journée au moins et peut-être pour de bon si sa prestation était jugée suffisamment mauvaise !

Un froncement de sourcils songeur accueillit la réponse au sujet de la nature des pêches. Si Liliane n’avait pas en effet choisi ces deux couleurs au hasard, elle était bien en peine de déterminer si son interlocutrice avait énoncé les deux autres variétés en ayant également quelque chose derrière la tête. Elle répliqua malgré tout doucement, d’un air horrifié sciemment légèrement accentué.

« Des pêches rouges ? Vous n’y pensez pas sérieusement j’espère, quelle horreur… »


Le grand blond censé jouer avec elle restait quant à lui désespérément muet. Finalement l’enseignante préférait de loin l’entendre parler, même si c’était pour énoncer des propos qui ne lui plaisaient guère. Les gens silencieux avaient le don de la mettre mal à l’aise, allez savoir ce qui pouvait bien se tramer dans leur esprit ! Il fallait aussi bien reconnaître que la liste des facteurs anxiogènes chez la montroise était longue… très longue et parfois irrationnelle.

Ne se faisant pas prier pour se rendre du coté des étagères, elle eut l’agréable et déstabilisante surprise de se voir soutenue par la propriétaire des lieux. Là elle venait peut-être de se faire une cliente fidèle (à condition de ne pas voir trop de schleus pulluler dans l’établissement dans l’avenir). Pourquoi une telle inclination à croire les dires d’une presque inconnue alors que le pilote s’était heurté à un mur à chacune de ses tentatives ? Les raisons étaient évidentes et multiples de son point de vue. Le Flieger était allemand, un remplaçant de dernière minute, coïncidant avec une rencontre louche récente, et la moindre de ses déclarations avait assurément un poids bien plus important que celle de presque n’importe quel français. Elle tempéra tout de même en murmurant à la limite de la compréhension.

« Oh ce n’est pas que je ne les aime pas… ils ont juste la vilaine habitude de se montrer un peu trop envahissants si vous voyez ce que je veux dire. »


C’était le moins que l’on puisse dire, son air entendu en disait long. Elle compléta, incapable d’écouter la petite part de son esprit qui lui intimait de la fermer, qu’elle avait déjà assez fait de bêtises pour un bon mois.

« Je ne suis pas brillante mais eux ce ne sont vraiment pas des cadeaux en effet, je n’en peux plus. »


Réalisant qu’elle commençait sérieusement à manquer de lucidité (si ce n’était pas le cas depuis le début), la française ressentit le vif besoin d’abréger, repoussant fermement les nouvelles idées d’entrave au bon déroulement du tournage avant qu’elles ne deviennent trop tentantes pour son esprit fatigué.

« Je vous dois combien ? »


L’intonation était claire, loin de l’abattement soudain qui pesait sur ses épaules aussi surement qu’un manteau de plomb. Maudit manque de sommeil, maudites sautes d’humeur ! Quelques pièces s’accumulaient déjà dans le creux de sa main…
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Jochen von Waldenstein
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptyMer 18 Aoû - 17:23

[HRP : J'attendais une réponse de MF mais vu qu'elle m'a volé mon tour une fois, je lui rends la pareille ^^ sans rancune MF ? ^^]

Et voilà le Major reparti dans ses délires propagandistes... mais bon dieux ce qu'il pouvait être con celui là, s'il voulait montrer la bonne entente entre allemand et occupés, il n'avait qu'à faire son film avec des collabos dégoulinants d'hypocrisie et des soldats de la Heer, pas avec une prof mauvaise langue et un pilote... un tel cocktail pouvait s'avérer explosif. Ceci dit, les pilotes de Sarnand, sans être forcément inactifs, se complaisaient dans l'oisiveté depuis quelques temps, au contraire des soldats de la Heer qui multipliaient les exercices et les patrouilles. Jochen, qui avait reposé le livre de la jeune commerçante, fut tenté de le reprendre pour l'envoyer au visage du major, ne serait-ce que pour le faire taire, mais un tel acte lui aurait valu au mieux l'emprisonnement, au pire la mort. L'homme lui jeta un regard assez mécontent. Jochen prit un air innocent et leva un sourcil interrogatif, sans pour autant ouvrir son clapet.
Il faisait de grands efforts pour prendre sur lui et essayer de se calmer. Il en fallait d'ordinaire beaucoup pour l'énerver vraiment, mais il avait eu aujourd'hui une combinaison de faits qui l'avait amené très près du "pétage de plombs" comme disaient les français, entre le fait de servir la propagande d'un régime qu'il haïssait, être sous les ordres momentané d'un imbécile comme ce major et jouer avec cette... comment pourrait-il la qualifier? Pimbêche ? Non, elle n'était pas gourde, elle jouait juste un rôle... hypocrite? Pas assez fort...

Alors qu'il réfléchissait, il saisit au vol une phrase qui failli lui tirer des larmes de joie. La française n'avait qu'à finir la transaction et ils seraient libre pour la journée... enfin !! Enfin il voyait la lumière annonciatrice de la fin du tunnel, l'aiguillage où leurs trois trains allaient prendre chacun leur chemin pour, il l'espérait au moins pour l'un d'entre eux, jamais plus se croiser... Il n'en resta pas moins muet, comme depuis son entrée dans la petite boutique. Il n'avait rien à dire et, n'en déplaise à l'ahuris propagandiste, n'allait certainement pas ouvrir son bec pour discuter de la pluie et du beau temps, il allait se limiter à un très courtois "Auf viedersehen", à moins que la prof ne trouve quelque occasion pour lui faire vraiment "péter une durite", autre expression des français, qui décidément aimaient bien faire "péter" des choses... pour l'heure, il voyait la monnaie s'accumuler dans la main de la blonde comme autant de promesses d'une fin de journée à peu près normale...
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Marie-France Vaubert
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MessageSujet: Re: Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41]   Quand un imbécile tient une caméra [21/05/41] EmptySam 21 Aoû - 13:14

HRP Pas de problème, j'avais pas d'inspi en ce moment et j'étais absente avant!Sans rancune Joch'! HRP

Ah c'était un Major..on se demandait comment il était parvenu à ce grade ,car entre nous c'est clair que sa personnalité et son intelligence devaient égaler son rire. En gros pas très brillant! Soit disant qu'elles avaient utilisé des termes colorés, ils étaient si colorés qu'elle même ne s'en était pas rendu compte.
Vraiment, la censure était un peu trop grande. La liberté de ton aurait dû être de mise.*Vu et entendu beaucoup de choses, ça ne m'étonne pas, il a aussi dû en faire pas mal des choses...*
Bien heureusement ,et sans doute au soulagement de la française et du Fritz classique, il comptait bientôt libérer les acteurs. Enfin une sage décision, parce que ces deux là ne semblaient pas mettre beaucoup de coeur à la tâche. Prenant sa plus belle voix innocente, elle prit soin de le rassurer:


-Oh, je suis désolée, nous allons essayer d'être plus...modérés.

En tout cas dans le rôle du grand blond accompagnant son "amie" en faisant le muffle, il réussissait parfaitement bien. Il n'avait pas décroché un mot depuis le début. Il semblait subir toute l'histoire. Pourtant il n'avait pas à se plaindre, la partenaire était plutôt jolie. Mais tant mieux si il ne cherchait pas à la séduire, entre eux deux, ça se voyait, ça n'aurait pas marché.Et puis il valait mieux pour sa réputation qu'il s'abstienne.

-Bon ce sera donc des pêches blanches !Mais vous y perdez, les pêches rouges sont juteuses comme nulles autres.

Oui , comme ça , leur conversation devait paraitre ennuyeuse au possible, ce n'était pas faux. C'était comme discuter de la pluie et du beau temps en pire . Plus monotone, plus "chiant". Mais bon il fallait bien donner du "spectacle". Ils n'allaient pas être déçu les Allemands qui allaient visionner ça. Oui...ils ne le regarderaient même pas jusqu'au bout.
Après cela , elle continua la messe basse.



-Oui, je crois qu'envahissants est juste le mot qui convient!Quant à pas brillants, vous êtes sévère avec vous même, et avec le jeune homme..il ne m'a pas l'air aussi abruti que l'autre fanatique!


Sur ce , elle lui tendit la boite de pêche blanches qu'elle pris soin de mettre dans le cabas de la française et se rendit à la caisse.

-Ce sera 3 francs pour vous Mademoiselle Keller.

Puis se tournant vers le parfait grand flieger:

-Vous vous plaisez dans notre pays, j'espère? La nourriture, le bon vin, les sympathiques habitants!

ça ferait l'affaire du major cette question, pourvu que son subalterne y réponde favorablement! Elle après tout, se fichait éperdument de ce que Waldenstein pouvait éprouver.






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