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| | Rusé comme un renard (13/05/41) | |
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Auteur | Message |
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Madeleine Rollin Française
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| Sujet: Re: Rusé comme un renard (13/05/41) Mar 15 Juin - 14:39 | |
| Maintenant que le petit dragon avait accepté de se tenir plus ou moins tranquille, Madeleine n’avait plus grand-chose à faire, à part garder les yeux fixés sur le trou dans le mur pour s’assurer que Fennec n’essaierait pas de s’échapper… et se tordre mentalement – puisque c’était physiquement impossible – les mains d’angoisse en se demandant ce qu’elle pourrait bien faire s’il essayait vraiment de se sauver. Le temps paraissait au moins dix fois plus long depuis qu’elle n’avait plus à se battre contre le dragon pygmée, que la promesse d’un repas semblait avoir plus ou moins calmé, et la domestique ne pouvait s’empêcher de se demander à chaque seconde qui passait si l’aviateur allait revenir, quand et avec qui. Pour tromper son attente, elle aurait bien essayé de caresser la tête de la petite bestiole qui ne s’agitait plus, mais elle n’était pas sûre de tenir suffisamment bien le paquet draconien avec une seule main pour s’y risquer.
La domestique en était là de ses réflexions et de son attente quand un bruit de pas se fit entendre dans le couloir, en provenance de la direction qu’avait prise l’aviateur quelques éternités instants plus tôt. Ravi, le pygmée pépia un « Mangééé ! » enthousiaste, comme s’il devinait que l’arrivée de quelqu’un signifiait que la jeune femme allait bientôt tenir sa promesse, et Madeleine sentit une vague de soulagement la submerger, avant de réaliser que rien n’indiquait que celui qui marchait dans le couloir était celui qu’elle attendait. Aussitôt, ses doigts se crispèrent sur le tissu du tablier et elle se mordilla les lèvres, tout en baissant les yeux vers le paquet qu’elle tenait, comme si ne pas regarder le nouvel arrivant pouvait inciter celui-ci à ne pas la voir, elle.
Si elle ne vit donc pas l’aviateur arriver, Mado entendit par contre parfaitement les paroles qu’il prononça et reconnut la voix avant même que les mots ne prennent tous leurs sens. Alors que le petit dragon couinait un « Oupsss » à peine audible en reconnaissant le jeune homme et se ratatinait sous son regard en plaquant sa collerette de plume contre son cou, en rentrant la tête dans le tablier, en repliant son aile libre du mieux possible, la domestique, elle, osa lever les yeux de son paquet pour jeter un regard reconnaissant à l’aviateur, avant de se rendre compte qu’il n’était pas tout seul. Bien sûr qu’il n’était pas seul puisqu’il avait trouvé de l’aide, mais… mais quand même. En plus celui qui l’accompagnait était un soldat allemand puisqu’il portait l’uniforme des fliegers.
Les joues de la jeune femme prirent quasiment instantanément une jolie couleur rouge mais elle s’efforça de ne pas baisser à nouveau les yeux. L’aviateur baillait en plus, il devait être fatigué, mais il avait tout de même pris le temps de l’aider, elle pouvait essayer de faire quelque chose de constructif pour changer. Aussi, Madeleine déglutit-elle nerveusement, avant de réussir à ouvrir la bouche et à prononcer quelques mots, d’une voix à peine audible.
« Il… il n’a pas essayé de sortir. » |
| | | Wolfgang Abendroth Allemand
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| Sujet: Re: Rusé comme un renard (13/05/41) Mar 15 Juin - 21:04 | |
| Suivre le français était facile, Wolfgang se demandait ce qu'il pouvait faire pour échapper aux crocs acérés du renard et aux remarques du français. D'ailleurs, comment est-ce qu'il pouvait être certain que l'animal n'allait pas s'être enfui déjà ? Parce que ce n'était pas du tout logique de penser que, une fois l'intrus partit, l'animal resterait dans son coin tout seul ! Donc il devait y avoir quelqu'un pour surveiller le trou, quelqu'un de trop gros pour entrer dedans.
Wolfgang imaginait déjà un gros sergent bedonnant attendant le retour de l'artificier avec une victime toute prête pour les crocs de l'animal et il ne pouvait donc pas s'attendre à voir Madeleine. Il la connaissait de vite vue, oui il ne l'avait jamais vue aussi longuement qu'à cet instant alors qu'elle était totalement rouge mais immobile, un truc coincé dans le tablier.
Il haussa les épaules quand on lui désigna le trou et se pencha pour regarder si l'animal était toujours là, oui c'était le cas. Ensuite il n'y avait qu'à voir si jamais il pouvait trouver un moyen de protéger ses mains. Les gants de vol seraient pratiques mais pas vraiment proches pour aller les chercher, donc il allait devoir utiliser autre chose. Et la seule chose qu'il avait sous la main était sa veste d'uniforme. Heureusement que ce n'était pas une veste d'apparat sinon il était certain de récoler, encore, une nouvelle punition.
Il retira la veste tout en soupirant et s'allongea par terre pour tenter de se glisser dans le trou.
" Je le vois, ça ne devrait pas prendre trop de temps. "
Enfin si l'animal ne décidait pas que le plus rigolo était de lui sauter à la figure ... Et en s'engouffrant dans le recoin il constata que ... il occupait tout le trou ou presque et que donc, il n'y voyait plus grand chose. Mince, ça n'était pas prévu ! Il tendit les deux mains protégées par sa veste et espéra réussir à toucher l'animal.
Animal qui n'apprécia que très modérément et qui mordit au travers du tissus, heureuement allemand donc solide, de la veste. Wolfgang réussit tant bien que mal à l'envelopper, mais eut ensuite un soucis, comment il reculait.
" Je l'ai, vous me faisez sortir ? "
Oui, il n'avait pas prévu de passer son temps au fond du trou ... |
| | | Yann de Kerendrec Français
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| Sujet: Re: Rusé comme un renard (13/05/41) Ven 18 Juin - 14:38 | |
| Le breton regarda l’allemand se préparer d’un œil critique et s’accroupit lorsqu’il disparut dans le trou pour se mettre à sa hauteur. Il ne pouvait rien voir : le corps mince de l’adolescent bouchait complètement la vue. Tant pis. Le laissant à sa capture de fennec, il reporta son regard sur la jeune domestique, un sourire rassurant aux lèvres.
« On y est presque, vous vous en être très bien tirée. » Il indiqua le pygmée d’un signe de la tête. « Il a été sage lui aussi ? Il n’a pas essayé de vous manger les doigts ? »
Ça n’avait pas l’air, mais il avait remarqué que le petit dragon avait une aile hors du torchon : il avait dû se débattre un peu, mais comme il était encore dans les bras de la jeune femme, elle avait dû réussir à s’imposer à lui d'une manière ou d'une autre. Il devait reconnaître aux pygmées que c’était vraiment de très jolis petits dragons. Vraiment dommage qu’ils soient aussi bruyants, et que la belle Nobilitas les ait pris en grippe. Sinon, il se serait sans doute laissé tenter par celui qu’il avait fini par refourguer au Capitaine Galerne.
« Vous aimez les dragons Madeleine ? Celui-ci aura besoin d’un maître, on ne peut pas le relâcher dans son trou. »
Il fusilla le celui-ci du regard, pour l’inciter à fermer son clapet et à se passer de commentaires. C’est à ce moment que l’allemand demanda de l’aide pour s’extirper de son trou. Ça, il pouvait faire, et bien. Sans se faire prier, le breton se redressa, attrapa le jeune homme par les chevilles et tira en arrière. |
| | | Madeleine Rollin Française
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| Sujet: Re: Rusé comme un renard (13/05/41) Sam 19 Juin - 2:19 | |
| Un soupir de soulagement s’échappa des lèvres de Madeleine lorsque l’allemand disparut à moitié dans le trou pour attraper le fennec. Le dragon pygmée, lui, ne parut pas vraiment soulagé, puisqu’il hoqueta un début de « Chezmoaaaa… » outragé qui s’éteignit dès qu’il se rappela que le flieger n’était pas le seul homme à être apparu dans le couloir. Il jeta un regard à l’aviateur français et se recroquevilla dans son tablier en rentrant la tête autant que son long cou reptilien le lui permettait et referma le bec. La domestique qui le tenait ne tressaillit même pas à cette sortie et fit pas mine non plus de lâcher son tablier, bien trop soulagée pour s’inquiéter des piaillements de la petite bestiole, même si la paume de ses mains restaient moites et la couleur de ses joues bien trop soutenue pour la normale.
Au moins, l’allemand n’avait rien dit sur sa présence, il n’avait pas fait le moindre commentaire sur ses joues qui devaient être aussi rouges que les écailles d’un Porte-Drapeau, son air certainement emprunté ou le paquet qu’elle tenait dans les bras. Il n’était donc pas aussi terrible que le Major Klegerman, même s’il restait soldat et allemand donc terrifiant. La jeune femme espérait donc qu’il ne se ferait pas mordre, griffer ou quoi que ce soit de mal par le petit renard à grandes oreilles, parce qu’elle n’osait même pas imaginer ce qui risquait de se passer dans ce cas-là. Néanmoins, comme le flieger était pour le moment dans le trou et qu’aucun cri ne s’en échappait, elle osa presque ne pas s’en préoccuper et poussa l’audace jusqu’à hocher la tête et esquisser un semblant de sourire en réponse aux paroles rassurantes de l’aviateur.
« Toujourrrsssaj ! couina toutefois le pygmée avant qu’elle n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche. – Ca s’est bien passé, oui, confirma la domestique, à mi-voix, tandis que la collerette de plume du dragon se redressait, comme s’il se rengorgeait. – Mangééé ! » ajouta-t-il, sans toutefois déplier son aile libre et en jetant un bref coup d’œil à l’aviateur.
Mado sentit ses joues gagner un ou deux degrés supplémentaires mais hocha à nouveau la tête, comme pour confirmer à nouveau les paroles du petit dragon.
« Je… je lui ai promis à manger, » balbutia-t-elle.
Elle n’ajouta pas que c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour réussir à le calmer, trop embarrassée à l’idée d’avoir fait une promesse qu’elle n’était pas sûre de pouvoir tenir, même à un dragon. Elle ne réussissait pas à imaginer le chef cuisinier ravi à l’idée de donner une part de ses précieuses denrées – encore plus précieuses avec les restrictions – à une petite bestiole parasite. Et elle s’imaginait encore moins les réclamer au chef Barrère, d’ailleurs. Mais bon, dans le pire des cas, rien ne l’empêchait de partager sa part à elle avec le petit dragon, non ? Comme ça aucun aviateur, ni français ni allemand, ne serait lésé et elle aurait tenu parole.
Si elle était donc prête à faire une croix sur une partie de son repas, Mado ne s’attendait pas, en revanche, aux paroles suivantes de l’aviateur, et elle le fixa pendant un instant, les yeux écarquillés. Déjà il connaissait son nom, ce qui était déjà horrible. Et ensuite, il lui demandait si elle aimait les dragons… et il parlait de maître et de trou… Horrifiée par ce qu’elle avait compris en premier, la domestique ne saisit pas tout de suite où voulait en venir le jeune homme. Pourquoi lui demandait-il ce qu’elle pensait des dragons ? Ils étaient certainement très gentils, mais ils étaient énormes, ils dévoraient le bétail pour leur repas et ils volaient – alors qu’elle avait le vertige – et, surtout, ils n’en avaient certainement rien à faire de ce qu’elle pouvait penser d’eux. Quant à celui-ci…
« Montrrrou ! glapit-il, en se tortillant pour tenter d’échapper aux mains qui le tenaient. Chezmoaaa ! »
… Il avait apparemment saisi ce que voulait dire l’aviateur. Qui restait quand même plus grand et plus fort que lui et qui lui jetait un regard menaçant, aussi cessa-t-il de se débattre, tout en refermant le bec. Néanmoins, dès que le jeune homme s’éloigna pour s’occuper de l’allemand et du renard, il se tordit à nouveau pour lever le nez et regarder Madeleine, dont les capacités cognitives semblaient s’être remises en marche avec les glapissements du pygmée et achevé le décodage des paroles de l’aviateur maintenant qu’il ne la regardait plus.
« Vous… Je… Vous voulez dire… Que je le prenne, lui ? … Moi ? » demanda-t-elle donc, dans le dos du jeune homme, tout en suivant des yeux la fin de la chasse au renard. |
| | | Wolfgang Abendroth Allemand
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| Sujet: Re: Rusé comme un renard (13/05/41) Lun 21 Juin - 13:04 | |
| Le renard était bien tenu dans la veste de Wolfgang et il ne serrait pas trop fort pour ne pas lui faire de mal. Mais il n'allait pas le laisser s'enfuir, ça non ! Cependant, il n'entendait pas grand chose à part les cris du pygmée qui semblait avoir décidé de nicher dans ce trou. Ce n'était pas super pour un dragon quand même. Il sentit qu'on le tirait par les jambes et remerciait mentalement le français .
Bon, il aurait pu tirer plus calmement parce que là, sa chemise se relevait et il sentait son ventre s'écorcher légèrement sur le sol. C'était pas super agréable mais il ne comptait pas se plaindre, hors de question !
Il fut finalement totalement sortit du trou et se releva en tenant toujours le fennec dans les main. Il sentait qu'il n'était plus du tout l'image du parfait soldat allemand. Il avait certainement de la poussière partout sur le visage et dans les cheveux, la chemise qui pendouillait lamentablement hors de son pantalon d'uniforme les bras ankylosés.
Dans les bras, deux oreilles dépassaient de sa veste d'uniforme, totalement fichue par les mouvements du fennec et ses couinements apeurés. Il espérait simplement que maintenant son travail était terminé. Il se dit que s'il n'agissait pas, le français trouverait un moyen de s'arranger pour que ce ne soit pas le cas. Donc il agit !
Il s'approcha du soldat et lui colla le paquet dans les mains.
" Voici le fennec, je vous laisse le porter au capitaine Galerne car je ne peux me présenter devant lui dans une tenue aussi peu convenable. "
Il fit un magnifique salut militaire avant de se détourner et de laisser le sourire fleurir sur ses lèvres.
" Pour la veste, vous pouvez la jeter, elle sera inutilisable. Bonne journée."
Il s'éloigna mais pas trop vite, on ne savait jamais, si le français trouvait un truc à lui dire finalement. Mais bon, quel prétexte pour le rappeler ? |
| | | Yann de Kerendrec Français
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| Sujet: Re: Rusé comme un renard (13/05/41) Mar 22 Juin - 0:29 | |
| Le breton grimaça lorsque Madeleine lui expliqua qu’elle avait promis de la nourriture au pygmée, avant de se détendre. C’était une excellente idée après tout. Si elle souhaitait garder la bestiole autant l’attirer avec ce genre de promesse. Bestiole qui confirma qu’il avait été bien sage et qu’il était tout à fait d’accord pour casser la graine, ce qui fit sourire l’Artificier. Au moins, on ne pouvait pas les taxer d’être taciturnes ces petits dragons !
« Vous avez bien fait. » la rassura-t-il en souriant. « Et oui, regard appuyé pour le pygmée qui se remettait à piailler, vous pouvez le prendre, lui, vous. »
Il se redressa ensuite, juste à temps pour récupérer le petit renard que l’allemand débraillé lui fourrait dans les bras. Traumatisé, Fennec tremblait violemment. Et se pissa dessus. Génial. Bon ben lui aussi il était bon pour changer de fringues. Heureusement, il avait terminé sa journée et n’aurait pas à se présenter sentant l’urine de fennec devant le Capitaine et Nobilitas.
« Merci Fligueur, bonne journée ! » lança le breton à l’allemand.
Ça n’était pas un prétexte pour le rappeler, mais un juste dû pour le coup de main. Il reporta ensuite son attention sur son paquet, lui murmurant des mots apaisants aux oreilles, qu’il avait fort longues et poilues. Ça n’eut pas l’effet escompté car le renard couina et essaya de se débattre, forçant son geôlier à assurer sa prise et à la coincer sous son bras. Il tendit l’autre à Madeleine, pour l’aider à se redresser, ou qu’elle lui file le dragon, libre choix en fonction de son interprétation.
« Allons-y, j’en connais un qui regrette déjà d’avoir quitté sa cage. »
Et lui il avait hâte de se débarrasser de ses vêtements odorants et d’aller prendre une bonne douche… |
| | | Madeleine Rollin Française
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| Sujet: Re: Rusé comme un renard (13/05/41) Jeu 24 Juin - 11:44 | |
| Quand l’aviateur grimaça en apprenant qu’elle avait promis de la viande au petit dragon, Madeleine, doublement embarrassé, baissa les yeux et déglutit nerveusement. Elle savait bien, déjà, que ce n’était pas une idée des plus brillantes, mais se le voir confirmer par une grimace n’était ni franchement agréable ni rassurant. Aussi la domestique ne s’attendait-elle pas vraiment à ce que le jeune homme affirme finalement qu’elle avait bien fait, et elle releva le nez pour le regarder, avant d’écarquiller les yeux quand il confirma que, oui, il avait bien voulu dire qu’elle pouvait le prendre, elle, le petit dragon.
« Mais… je… » bafouilla-t-elle à mi-voix avant de s’interrompre.
Mais je n’y connais rien en dragon, aurait-elle voulu dire, si le flieger ne s’était pas relevé à cet instant pour fourrer le fennec enveloppé de sa veste dans les bras de l’aviateur français. Au lieu de quoi, elle se tut et rougit violemment en se mordillant la lèvre inférieure devant la tenue de l’allemand qui n’était « aussi peu convenable » que parce qu’il avait accepté de se faufiler dans le trou pour récupérer le petit animal qu’elle avait laissé échapper et qu’elle avait été incapable de rattraper. Si la veste était inutilisable, c’était uniquement de sa faute à elle, et elle en était bien consciente, même si, étrangement, le flieger ne lui fit aucun commentaire désobligeant et se comporta comme si elle n’existait pas. Ce qui lui convenait à merveille, en définitive. Tout aurait été pour le mieux… s’il n’y avait pas eu tout le reste, justement.
« Merci, » murmura-t-elle donc à l’intention du jeune homme, qui ne l’entendit certainement pas puisque sa voix était à peine audible et fut rapidement couverte par celle de l’aviateur.
Aviateur dont la tenue devint immédiatement aussi peu convenable que celle de l’allemand quand il eut récupéré le fennec.
« Oh, gémit Madeleine, rouge comme une pivoine, quand elle s’en rendit compte. Je suis désolée… »
Comme elle ne pouvait toujours pas de tordre les mains dans tous les sens, elle se contenta de se mordiller la lèvre, mais cessa quand le jeune homme lui tendit le bras. Il voulait prendre le petit dragon ? Alors qu’il portait déjà le fennec et tout ? Elle n’avait fait qu’enchaîner les catastrophes et pourtant, entre l’aviateur et le flieger, c’était elle qui s’en sortait le mieux. Elle pouvait bien porter la petite bestiole, encore un peu, non ? Surtout si, au final, elle était censée l’adopter. Enfin, le garder. Lui donner à manger, quoi. Aussi, puisque le pygmée semblait avoir décidé de se changer en statue pour échapper aux regards noirs de l’aviateur, Mado décida-t-elle de le lâcher d’une main pour s’appuyer sur le bras offert et se redresser, tout en détaillant avec attention son tablier. Les joues brûlantes – mais à partir d’un certain seuil, les augmentations de température devaient finir par passer inaperçu – et les yeux baissés, elle hocha simplement la tête à son « Allons-y » mais retira sa main avant de se mettre en route.
La chambre du capitaine Galerne n’était pas si loin que ça, heureusement, et la jeune femme poussa un soupir de soulagement quand elle franchit le seuil de la pièce sans avoir rencontré personne dans les couloirs. Elle réussit – ô miracle ! – à éviter le panier de linge qui était resté en plein milieu du chemin et qui l’avait fait trébucher quand elle s’était lancée à la poursuite du petit renard, et elle tâcha de le pousser un peu pour libérer le passage, mais rien dire. De toute manière, ce n’était pas la peine qu’elle se force à prononcer quelques mots inaudibles pour indiquer à l’aviateur où se trouvait la cage du fennec, celle-ci était suffisamment bien visible avec sa porte ouverte. Elle releva toutefois les yeux pour suivre les mouvements du jeune homme et finit par rassembler assez de courage pour poser une question.
« Vous… vous n’aurez pas de problèmes ? … A cause de vos vêtements ? »
Sans quoi, elle n’aurait pas le choix : il faudrait qu’elle prenne son courage à deux mains pour aller voir ses collègues à la lingerie et leur demander le nécessaire pour que l’aviateur puisse se changer. Même si cela signifiait qu’elle allait devoir tout avouer… comme elle devrait tout avouer en cuisines pour obtenir de quoi nourrir la petite bestiole qu’elle avait dans les bras. Petite bestiole qui, loin de ces considérations, se contentait de constater que le fennec allait bientôt regagner sa cage et qu’il allait donc pouvoir « Mangééé ! »
Dernière édition par Madeleine Rollin le Lun 5 Juil - 15:37, édité 1 fois |
| | | Yann de Kerendrec Français
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| Sujet: Re: Rusé comme un renard (13/05/41) Ven 25 Juin - 14:38 | |
| Yann aida la jeune femme à se redresser, un sourire aux lèvres.
« Ne vous excusez pas, ce n’est pas de votre faute. »
Enfin, elle avait peut-être laissé la petite bestiole s’échapper par mégarde, mais elle ne pouvait pas être tenue responsable pour le renard coincé dans le trou du mur, pour la veste déchirée et pour l’uniforme humide d’urine odorante. Ça, c’était la faute à pas de bol. La petite bête tremblotante sous le bras, l’aviateur emboita le pas à la domestique et la suivit jusqu’à la chambre du Capitaine Galerne.
La première chose qu’il fit en arrivant là fut de remettre le renard dans sa cage. Traumatisé par sa virée et par sa recapture cavalière, Fennec ne se fit pas prier et accueillit se retour dans un lieu familier avec ce qui passait, renard des sables parlant, pour du soulagement. Yann réussit même à récupérer la veste mâchouillée même s’il aurait bien voulu voir la gueule qu’aurait tirée Galerne s’il avait trouvé la veste allemande dans la cage de son animal.
Il se redressa et fit ensuite face à Madeleine, pas le moins du monde gêné par la mine déplorable de sa tenue. Gentleman fermier, ce n’était pas la première fois, ni la dernière d’ailleurs qu’il se faisait pisser dessus par un animal et n’en nourrissant aucune honte. Cela faisait partie des choses de la vie. Il fit mine d’étudier ses vêtements avec attention lorsqu’elle lui en fit la remarque, puis haussa les épaules.
« Aucun. Je vais prendre congé mademoiselle Madeleine, dit-il en s’inclinant élégamment, j’ai été ravi d’avoir pu vous aider. »
Ce qui était sincère, et illustré d’un beau sourire de breton, franc et sans aucune malice.
« Au plaisir de vous revoir ! »
Et sur ces mots, l’aviateur tourna les talons et s’en fut. |
| | | Madeleine Rollin Française
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| Sujet: Re: Rusé comme un renard (13/05/41) Lun 5 Juil - 18:58 | |
| Si le petit renard était soulagé de retrouver sa cage et son environnement familier, il n’avait certainement rien à envier à Madeleine qui le voyait réintégrer sa cage et son environnement familier. A part, peut-être, la honte d’avoir dérangé deux aviateurs, d’avoir failli causer de grosses catastrophes et d’avoir vraiment causé des dégâts aux uniformes des deux aviateurs en question. Le fennec n’en avait certainement rien à faire, mais la jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de se sentir responsable de ce qui s’était passé et les paroles de l’artificier n’y changeaient pas grand-chose, parce que si, justement, c’était de sa faute. Si elle n’avait pas ouvert la cage de Fennec, si elle avait fait plus attention et si elle n’avait pas laissé la porte de la chambre ouverte, il ne se serait pas sauvé et rien ne se serait passé. Elle n’aurait pas dérangé l’aviateur ni le flieger ni même le dragon pygmée.
Mais la domestique ne renouvela toutefois pas ses excuses puisque son interlocuteur paraissait avoir décidé que ce n’était pas la peine qu’elle le fasse et surtout parce qu’elle n’imaginait même pas essayer d’argumenter pour le convaincre que c’était vraiment de sa faute. En revanche, elle réussit à rassembler assez de courage pour lui demander s’il n’aurait pas de problème à cause de l’état de ses vêtements, et le soulagement la submergea quand il l’assura que ce n’était pas grave. Il ne fit pourtant pas long feu, et le rouge envahit les pommettes de la jeune femme quand l’aviateur prononça son nom, s’inclina devant elle comme si elle était de… comme si elle n’était pas domestique, quoi, et déclara en souriant qu’il était ravi d’avoir pu l’aider.
« Oh… Je… Vous… merci » bredouilla pitoyablement Mado, en baissant le yeux sur le petit dragon et son tablier, avant de bafouiller un « Au revoir » quasiment inaudible.
Ce ne fut que lorsque les pas du jeune homme se furent estompés dans le couloir que la jeune femme retrouva un semblant de contenance. Elle releva les yeux et jeta un regard circulaire sur la chambre pour vérifier que tout était en ordre, avant de s’arrêter sur le panier de linge qu’elle avait apporté et qui traînait toujours au milieu de la pièce. Le reste était correct, le lit était fait, la chambre rangée et propre, elle n’avait plus qu’à récupérer son panier pour le porter à la lingerie… sauf qu’elle avait un pygmée dans les mains. Pygmée qui semblait d’ailleurs avoir compris que le fennec avait enfin regagné sa cage et qu’il était temps que la domestique honore sa promesse.
« Mangééé ! glapit-il comme pour le lui rappeler. – Oui… murmura Madeleine, avant de trouver une idée. Reste sage et ne bouge pas jusqu’aux cuisines, je te donnerai de la viande. »
Les dragons ne se léchaient pas les babines. Pourtant un peu plus et c’était à croire que celui-ci l’aurait fait.
« Toujourrrsssaj ! répliqua-t-il en gonflant sa collerette. Toujourrrsssaj ! Etpleindeviande ! Pleinpleinpleindeviande ! »
Prenant le parti de faire confiance à la petite bestiole, la domestique déposa doucement son paquet draconien sur le dessus de son panier et récupéra ainsi ses deux mains pour se saisir des anses, tout en surveillant le dragon et en priant pour qu’il n’essaye pas de s’échapper. Mais la pensée de pouvoir remplir la panse avec de la viande devait être une récompense suffisante à ses yeux – à moins que ce ne soit le fait de se faire transporter jusqu’à ladite viande sans fournir le moindre effort – puisqu’il ne broncha pas. Il étendit juste son aile déjà sortie du tablier et redressa la tête, comme pour suivre la progression du panier à travers les couloirs de Sarnand et sans paraître le moins du monde partager les craintes de Madeleine à l’idée de croiser quelqu’un. A ce rythme-là, le chemin jusqu’à la lingerie et jusqu’aux cuisines ne devrait pas être trop compliqué. |
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| Sujet: Re: Rusé comme un renard (13/05/41) | |
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