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| Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] | |
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Heinz Siedler Allemand
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| Sujet: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Jeu 25 Fév - 0:10 | |
| Kurz lui avait bien dit de ne pas le faire ; habituellement, Siedler l'aurait écouté. Parce que Kurz avait trop souvent raison à son goût, mais qu'il avait toujours l'air beaucoup plus convaincu de ce qu'il disait qu'Heinz l'était lui même.
En l'occurrence, l'Hauptsturmführer Erwin Kurz avait fermement conseillé à l'Hauptsturmführer Heinz Siedler de reste bien loin du nouveau venu. Ce genre de vermines devaient rester dans leur coin et il fallait les garder à l'oeil, discrètement, tout en leur faisant comprendre qu'elles n'étaient pas les bienvenues. Si Siedler avait décidé de n'en faire qu'à sa tête, c'est bien parce qu'il avait remarqué que Kurz disait cela la mâchoire serrée à s'en éclater les dents. Ah. Alors lui aussi, il était vexé. Intéressant. De savoir que ce cher Kurz pouvait aussi se sentir dépassé par ce genre de choses.
Alors Siedler avait pris son manteau, son Pfeffel de compagnie et lui avait demandé de sortir la Mercedes. Il avait aussi téléphoné pour prévenir Sarnand qu'il avait quelque chose à faire à la gare et donc, qu'il n'était pas nécessaire qu'on envoie quelqu'un accueillir Witsenhausen puisque tant qu'à faire, il lui ferait visiter Montreuil. Évidemment il n'avait pas daigné dire par quel canal il savait que l'Oberstleutnant venait ; il espérait que quelqu'un lui dirait que ce n'était pas Wienke qui en avait informé la gestapo locale. Histoire qu'il sache à quoi s'en tenir. Il avait beau être plus gradé, il était hors de question que ça change quoi que ce soit à la conduite des opérations.
Maintenant, debout sur le quai de la gare, les deux hommes -Siedler en uniforme impeccable, Pfeffel qui regardait deux pigeons se battre sur la plateforme d'en face- n'avaient plus qu'à attendre que le prochain train ne vienne vomir leur bien aimé invité. C'est sûr, ce serait la fête... |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Jeu 25 Fév - 0:57 | |
| Le chef de gare sortait de son bureau, une montre gousset à la main, tandis qu’au loin s’élevait une fumée caractéristique. Le train approchait. Le vacarme augmentait, et, très logiquement, la locomotive, 040T Schneider D-80, ne tarda point à paraitre. Le train, parti de Strasbourg, avait fait un premier arrêt à Epinal, et le gros des voyageurs avait encore un long voyage devant lui.
Surabondance de fumée, raffut assourdissant, et la rame trouva enfin une position statique. Apposée à l’inscription vieillissante Société Nationale des Chemins de Fer, en peinture fraiche se détachait Deutsche Reichsbahn.
Des portes s’ouvrirent, des souliers, plus ou moins cirés, foulèrent le sol du quai. Le ballet des retrouvailles commençaient. Un ballet bien court. Ils étaient une petite dizaine, tout au plus, à descendre à Montreuil. Allemands, pour la plupart. Un ballet bien triste donc. Pas d’embrassades, pas de cris de joie. Des saluts militaires, des poignées de main aussi. Un ballet viril. Des uniformes, et peu de tutus.
Du wagon orné d’un Première Classe, descendit Elias Witsenhausen. Il ajusta, avec beaucoup de précision, sa casquette. Quelque peu inclinée sur l’oreille droite. Mais point trop. Un travail d’orfèvre, pour lequel l’Oberstleutnant n’avait plus besoin de l’assistance d’un quelconque miroir. L’expérience, une excellente collaboratrice.
Un jeune employé des Chemins de fer descendit les malles de l’Officier de la LuftWaffe. Au nombre de trois, et de fabrication française (les lettres L et V entrelacées augurant de leur noble origine), elles semblaient fort lourdes. Une pièce, allemande, quitta la poche de Witsenhausen pour celle de l’employé transpirant.
Les mains sur les hanches, Elias entreprit de débusquer son comité d’accueil. Mais les seuls uniformes de la Luftwaffe qui s’offraient à son regard semblaient déjà occupés et même en route pour la sortie de la gare. Et finalement, ne restaient que deux officiers de la Geheime Staats Polizei.
N’imaginant pas, une seule seconde, qu’ils étaient là pour lui, Elias ne bougeait pas. Quand bien même aurait-il compris qu’il s’agissait bien de ses hôtesses d’accueil, il n’aurait pas fait un pas vers ces nazis. Coup d’œil sur sa montre bracelet. Foutus branleurs… |
| | | Heinz Siedler Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Jeu 25 Fév - 1:21 | |
| Eh bien, c'était pas de chance, mais si, ils étaient bien là pour lui. Inutile d'avoir l'air content, Siedler savait pertinemment que le plaisir n'était pas partagé -et encore, il aurait fallut qu'il ai envie de rencontrer l'autre pour autre chose que prendre se température.
Il échangea un sourire de connivence avec Pfeffel et, après plus ample observation de la bête pendant que les passagers quittaient la gare, haussa même un sourcil lorsqu'il remarqua la marque des valises. Il murmura un "ils ne s'en font pas, dans l'Armée" qui fit pouffer son subordonné. C'est sûr que dans la SS, de l'avis général et surtout de celui de ses membres, on se prenait moins pour de grands seigneurs prussiens du siècle dernier.
Quand ils se retrouvèrent seuls, minus l'employé stressé qui n'avait pas le loisir de courir ailleurs, Siedler s'éclaircit brièvement la gorge pour retrouver son sérieux puis, le pas bien décidé, se dirigea vers son invité du jour. Il avait eu le dossier de l'homme ; il saurait s'y prendre pour l'agacer dès le départ. C'est à dire que dès qu'il l'eut rejoint, l'Oberstleutnant eu droit à un très bel "Heil Hitler !" en guise de salut militaire. Double, évidemment, même si celui de Pfeffel se contentait d'être silencieux.
"Oberstleutnant Witsenhausen, je vous souhaite la bienvenue à Montreuil. Hauptsturmführer Heinz Siedler, responsable du SD pour la ville et ses environs... j'espère que vous avez fait bon voyage ?"
Le tout ourlé d'un beau sourire ; mais au fond, un connaisseur entendrait la tension sous-jacente dans sa voix qui, malgré les mots amicaux, ne parvenait pas tout à fait à faire monter la franchise jusqu'à son regard.
Derrière lui, Pfeffel s'était mis au repos et regardait les valises en souriant. |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Jeu 25 Fév - 2:00 | |
| La gare se vidait mais les deux oiseaux de malheur restaient là. Pire, ils avançaient vers Elias qui se posait moult questions. La Luftwaffe avait-elle réussi, à Montreuil, à recycler les SS en simples porteurs de malles ? Lui manquait-il des galons à étoiles pour qu’un Officier de l’Armée de l’Air ne daigne se déplacer l’accueillir ? Sa chambre disposerait-elle d’un téléphone pour joindre son épouse ? Trouverait-il, dans ce trou, du Schwarzbrot ?
Mais le temps des questions prit fin dans un assourdissant salut nazi. Maudits repris de justice fanatisés… Elias se contenta d’un classique salut militaire, au demeurant impeccablement effectué. Pas un sourire, masque de neutralité absolue, jusqu’à ce que Siedler n’expose sa fonction. Responsable SD pour la région. Rien que ça. Les sourcils se froncérent. D’autres questions affluèrent. Celle de Siedler par contre, jugée exclusivement rhétorique, restera sans réponse.
"Je ne m’attendais guère à être accueilli par des SS. Kruger manque-t-il donc si cruellement d’hommes ?"
En demandant la chose, Witsenhausen tira une boite dorée de la poche intérieure de sa veste. Des cigarettes. Il en prit une, puis Grand Seigneur, en proposa à ses nouveaux amis... Puis, il commença, sans plus attendre, à marcher vers la sortie. Il ne comptait pas raconter sa vie à Siedler. Surtout sur un sinistre quai de gare. Il tourna, cependant briévement, pour poser un regard sur Pfeffel et pointer un doigt ganté vers les malles.
"Attention à la plus grosse. Elle est lourde…"
Voilà qui ferait les pieds à ce nigaud. |
| | | Heinz Siedler Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Jeu 25 Fév - 2:17 | |
| Pour être clair, c'était clair.
"L'Oberst Krüger est un ami, il ne m'en voudra pas si je monopolise un peu de votre temps," répondit-il en refusant la cigarette d'un geste de la main. Il ne fumait pas, c'était mauvais pour son asthme, et puis il n'aimait pas l'odeur. Il décida immédiatement qu'il demanderait à l'autre de finir ou de jeter sa cigarette avant de monter dans la voiture : pas question qu'on aille empester sa mercedes. "J'étais curieux de faire votre connaissance. Il n'y a pas beaucoup d'officiers, alors on se connait tous, vous comprenez."
Et puis j'ai envie de savoir ce que tu viens foutre sur mes plates bandes.
Mais ça, il n'allait pas le dire tout de suite. Avec un peu de chances il n'aurait pas à le dire du tout... mais il comptait savoir ce que ce type faisait là.
En tout cas, Pfeffel avait bien compris sa leçon. Siedler lui avait rappelé dans la voiture que les SS ne répondaient pas aux ordres de la Wehrmacht et qu'il ne devait en aucun cas suivre les ordres de l'Oberstleutnant, à moins que l'Hauptsturmführer ne lui dise le contraire. C'était son homme, Kurz n'avait pas réussi à le lui voler, alors c'était pas un troufion venu d'on ne sait où qui allait le faire.
"Oberscharführer Pfeffel, allez porter cette valise," il désigna la plus lourde, "à la voiture, je vous prie. Oberstleutnant, si ça ne vous dérange pas, je pense que les officiers se doivent de montrer l'exemple. Dans la SS, nous accordons beaucoup d'importance à la camaraderie, vous savez."
Sous entendu : ce n'est pas le cas de la Wehrmacht. Il se pencha et ramassa la valise la plus proche (il s'avéra que c'était la plus légère) avant de partir à la suite de Pfeffel. Et puis vu la carrure de l'Oberstleutnant, il pouvait bien se bouger un peu pour porter ses sacs, non ? |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Jeu 25 Fév - 15:02 | |
| Membre de la Gestapo et curieux. En voilà du pléonasme. Ces sales petits roquets aimaient promener leur truffe humide dans tous les recoins, et surtout dans ceux où elle n'avait rien à faire. Depuis qu'il les fréquentait (uniquement pour raisons professionnelles, cela va sans dire), il commençait à connaître ces animaux.
D'ailleurs, à la réflexion, cette rencontre était plutôt la bienvenue. Elias aurait, de toutes façons, été contraint d'aller voir ce Siedler. Et le fait que ce soit le Gestapiste qui vienne à lui n'était pas pour lui déplaire... Ils parleront dans la voiture.
Ce qui lui plaisait un peu moins, c'était les remarques du SS. Witsenhausen n'avait que très rarement porté une valise de sa vie. Domestiques dans sa jeunesse, subalternes zélés depuis des années, il avait toujours des bras dévoués à qui confier ces corvées.
Siedler voulait jouer les malins? Grand bien lui fasse...
"Cela ne me dérange guère. Faites ce que vous avez à faire, montrez donc l'exemple Hauptsturmführer Siedler...
Je vous attends à la voiture, Messieurs."
Si ça lui tenait à cœur, Siedler pourrait montrer l'exemple à Pfeffel en faisant un autre aller-retour. La troisième malle l'attendait. Toujours était-il que Witsenhausen ne se sentait aucunement concerné par leur esprit de camaraderie. La Wehrmacht n'avait rien à voir avec la SS. Une petite mallette dans la main gauche, la cigarette dans la droite. Voilà des charges suffisantes pour l'Officier qui continuait sa route vers la sortie.
Il se disait qu'il trouverait bien la voiture tout seul. Avec la manie qu'avaient les SS à foutre des drapeaux, des insignes et autres croix gammées partout, la berline bariolée serait bien visible... |
| | | Heinz Siedler Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Ven 26 Fév - 11:38 | |
| C'est dans ce genre de moments que Siedler se disait qu'être dans la SS avait parfois du bon. Certes, il n'était pas entré pour se faire des copains et, comme tous ceux qui étaient nés après la guerre, il se sentait presque honteux de n'avoir jamais combattu... et s'il y avait des gens arrogants dans son service, ils l'étaient autant par leur origine universitaire (qu'il partageait avec eux) que pour leurs réussites sportives ou leur appartenance aux services du SD. Cela ne rendait sans doute pas moins insupportables au commun des mortels mais pour Siedler, il y avait plus de parenté qu'avec les cols durs qu'on trouvait dans l'Abwehr et qui avaient la réputation de saboter le travail.
Autant dire qu'il n'apprécia pas du tout la réponse de l'autre. Soit le type était un abruti fini et n'avait pas compris le sous entendu ; soit, et c'était plus déplaisant, il se croyait trop bien pour s'abaisser à porter son propre fatras. Pour la peine, Siedler avait très envie de laisser l'intégralité du bagage sur place et de partir sans cet abruti. A voir l'expression sur le visage de Pfeffel, le sous officier pensait la même chose. Cela n'était pas surprenant : même s'il était entré volontairement dans les services de la gestapo, Pfeffel n'aimait pas être traité de haut, qu'on lui donne des ordres sans rien en retour, qu'on le prenne pour un abruti ou pour de la merde prolétarienne. Cela expliquait assez bien pourquoi il se montrait plutôt attaché à son officier supérieur : Heinz n'avait tout simplement pas les tripes pour l'empêcher de faire ce qu'il voulait et ignorait ses exactions tant que l'autre faisait mine de le protéger. Finalement, Pfeffel ramassa la malle sans mot dire.
Ils rejoignirent la voiture sans rien dire. L'officier de la Luftwaffe avait raison, on ne pouvait pas la manquer, pas parce qu'elle avait des drapeaux ou des insignes, ce qui serait une abhération si on espérait attraper qui que ce soit, mais parce qu'elle était la seule garée à proximité si on omettait une camionnette de la poste et une voiture Citroën équipée d'un gazogène. Arrivé là, Siedler murmura à Pfeffel de ne pas maltraiter les valises devant leur hôte, même si l'envie n'en manquait pas à l'Hautpsturmführer. Après tout, il l'avait sans doute assez braqué pour la journée. Il n'avait cependant aucune envie d'être sympathique et monta immédiatement dans la voiture, Pfeffel suivant pour se mettre au volant. |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Ven 26 Fév - 15:34 | |
| En haut des quelques marches donnant accès à la gare, Elias balaya du regard la rue qui se présentait à lui. Montreuil n’était pas Berlin… Mais pour avoir résidé, pendant deux ans, à Windhoek dans l’ancien Südwestafrika, Witsenhausen ne ferait pas la fine bouche.
Ecartant rapidement l’hypothèse selon laquelle Siedler serait venu en camionnette des PTT, Elias identifia le véhicule des SS, plus discret qu’il ne l’aurait imaginé. Il jeta au sol sa cigarette, encore fumante, pour se tourner vers ses deux sherpas du jour, qui chargèrent avec une apparente délicatesse les malles. Witsenhausen en tira une certaine satisfaction.
En voiture Simone, c’est toi qui conduit, c’est moi qui klaxonne. Ou presque. Elias prit place sur la banquette arrière, la casquette posée à ses côtés.
"Où allons-nous, Messieurs ?"
Sans laisser le temps aux Messieurs en question de donner une réponse :
"D’ailleurs, j’ignore où je suis logé… Aux dernières nouvelles, on m'avait trouvé une coquette chambre dans une famille autochtone. Qu’en est-il ?"
La qualité de sa literie intéressait finalement plus Elias que le programme prévu pour les minutes à venir. Son dos exigeait un matelas bien dur. Et il sentait déjà qu’il allait devoir batailler ferme avec le couple de vieillards qui l’accueillait afin de se voir fournir une literie acceptable. Dans l’esprit de l’Allemand, ses hôtes étaient vieux. Pas trop emmerdants. Équipés d’une cave et d’une bonne cuisine. Elias avait d’ailleurs songé, dans le train, à quelques sujets de conversation pour les repas (histoire de ne pas être vu comme un froid, distant et exécrable personnage). Il serait primordial d’avoir de bonnes relations avec ses vieux : propreté de sa chambre et quantité de nourriture dans son assiette en dépendaient. Il avait aussi pris le soin de prendre une bouteille de schnaps à partager avec eux… |
| | | Heinz Siedler Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Ven 26 Fév - 16:07 | |
| Une coquette chambre. Bonté divine, et il n'était même pas l'homo du lot ! La formulation était vraiment à vomir.
La voiture démarra et, de la place de l'Oiseleur, s'engagea aussitôt dans la rue Carnot, passa devant le cinéma réservé aux Allemands et devant les QG de la Gestapo et de la Wehrmacht, sans s'arrêter.
Aux dernières nouvelles, Siedler n'en avait absolument aucune idée étant donné qu'il tenait ses informations de Berlin... et que le SD se souciait peu de savoir où l'Oberstleutnant allait loger. D'ailleurs Heinz espérait que ce serait chez un couple de vieux gâteux avec quinze chats et dont la cuisine puait le choux, si possible avec un matelas dur comme du béton (il préférait les matelas mous), à des kilomètres de tout restaurant convenable et au bout d'un chemin tellement boueux que Monsieur devrait salir ses bottes.
"Aucune idée," répondit-il avec un air modérément intéressé. Il trouverait bien assez tôt, après tout, il était en permanence à Sarnand et avait le personnel de la Luftwaffe sous la main en permanence. "Mais si je peux vous donner quelques conseils à ce propos, ne cherchez pas à vous attacher à vos hôtes. Ce n'est pas parce que vous ne portez pas mon uniforme que la population vous aimera, ils ne voudront de vous ni chez eux, ni à leur table."
Comme si ça pouvait le déranger. Les Junkers de son genre étaient nés parasites de toute façon.
"Ou que vous soyez logé, n'allez pas mettre les pieds à St-Paul. Si quelqu'un vous tue c'est moi qui vais devoir m'y coller et ça ne me tente pas du tout."
Bien sûr, St-Paul était calme en ce moment, au sens où on y attaquait pas d'Allemand tous les jours. Mais le souvenir du Leutnant Meyer et de sa mésaventure, même s'il n'était pas innocent, faisait que beaucoup d'Allemands avaient complètement cessé de fréquenter le coin.
Au bout d'un moment, il ajouta : "Nous allons à l'ancienne caserne des chasseurs alpins." |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Sam 27 Fév - 20:03 | |
| Elias promenait son bleu regard sur son nouveau terrain de jeu. Les bâtiments, les panneaux, les quelques rares boutiques et, bien sûr, les hommes, les femmes, les passants. Peu nombreux à cette heure-ci.
Un cinéma, aux affiches allemandes. Une sombre bâtisse, aux inscriptions allemandes Gestapo. Un autre, Wehrmacht. Des soldats, allemands. De très rares voitures, allemandes. Décidément cette France de 1941 avait quelque peu perdu de son identité. Elias était désormais persuadé qu'il trouverait du Schwarzbrot à Montreuil...
Alors que ses yeux impudiques se promenaient sur tout ce qui se présentait, Witsenhausen accueillait la réponse de Siedler, et son ignorance quant à sa literie, par un haussement d'épaule. Ignorance et Gestapo dans une même phrase, voilà une nouvelle situation pléonastique pensa-t-il. Il ne prêta d'ailleurs guère attention aux conseils du SS.
Franchement... Comme si lui, l'Oberstleutnant Witsenhausen avait besoin des conseils d'un blanc bec nazi ! Son attention, en sommeil durant quelques secondes, s'éveilla lorsque Siedler lui indiqua leur destination. Que diantre allaient-ils foutre dans cette vieille caserne? Après le voyage, il n'avait qu'une envie : une douche et un café. Il s'avança sur la banquette, pour se rapprocher de l'avant du véhicule.
"Nul doute que votre caserne est un chef d'œuvre d''architecture industrielle vosgienne du début du siècle, certainement le plus bel édifice de la région, mais je n'ai guère le temps pour le tourisme... Pourquoi ne pas me déposer au Quartier Général de la Wehrmacht? L'Oberst Krüger doit trépigner d'impatience à l'idée de me saluer et de me confier l'adresse d'un lit, lui-même trépignant d'envie de m'accueillir...
D'ailleurs, si j'en crois mes yeux aguerris, nous avons dépassé le-dit QG depuis quelques bonnes centaines de mètres..."
A quoi jouait ce foutu nazi? Voir ses plans (éminemment simples : bonjour à Krüger, douche et sieste) perturbés par un SS ne plaisait décidément pas à Witsenhausen. |
| | | Heinz Siedler Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Sam 27 Fév - 20:32 | |
| Pour une fois, Siedler ne profita pas de l'agacement de l'autre pour le relancer : l'ancienne caserne était liée à un problème très actuel, professionnel, qui n'était pas sujet à des plaisanteries.
"Parce que j'ai une idée assez précise de ce qui vous amène à Montreuil et que c'est lié à cette caserne ; enfin, c'était. Maintenant elle sert d'école primaire puisque l'ancienne a été bombardée par un de nos dragons."
Qui visait la caserne, en fait, qu'on avait identifié comme une réserve de munitions. Comme sept enfants étaient morts sur le coup, Krüger n'avait pas osé faire dégager les élèves et professeurs pour récupérer la caserne à son compte. A la place, il avait fait réparer l'école pour y loger ses soldats.
"Comme vous avez révisé vos dossiers avant de venir, vous savez sans doute que le principal problème d'ordre militaire est lié au mouvement Edelweiss. Si vous ne savez pas de quoi je parle, il s'agit d'une bande d'illuminés qui s'amuse à laisser des menaces de morts dans les lieux fréquentés par nos soldats. C'est aussi le seul groupe identifié qui peut avoir des activités comparables à de l'espionnage militaire, ce qui, je crois, vous concerne ?"
Il nierait probablement, sinon son service aurait pris la peine de contacter le SD pour partager les résultats des enquêtes déjà réalisées. Siedler en aurait sans doute entendu parler étant donné que tout n'était pas expédié à Berlin en détail.
"Je pense également qu'il est important que nous discutions dans un endroit calme. Je sais de quel service vous venez et je sais que les relations avec mon service ne sont pas au beau fixe, mais ici, nous ne sommes pas à Berlin."
Et s'il l'emmenait directement au QG de la Wehrmacht, ils ne parleraient jamais de rien. Celui de la Gestapo n'était pas assez neutre, Sarnand n'était jamais assez calme. Au final, l'ancienne caserne était un choix par défaut, parce qu'elle n'était pas loin et qu'à cette heure, il n'y aurait là qu'un ou deux instituteurs qui n'iraient pas leur chercher des noises... |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Dim 28 Fév - 2:01 | |
| Siedler en savait beaucoup. Un sourire, quelque peu gêné, se dessinait sur les lèvres de l'Officier supérieur. Maudits clébards. Ils foutaient décidément bien leur truffe humide partout... Witsenhausen reprit sa place, au fond de la banquette (fort confortable soit dit en passant).
Un regard sur sa montre bracelet. Le voyage avait été long, très long. Et voilà qu'il ne profiterait même pas d'un petit temps de répit. Immédiatement au turbin.
"Edelweiss... Ce nom ne m'est effectivement peut-être pas inconnu... Mais nul doute que vous en savez beaucoup plus que moi. Aussi, je ne suis clairement pas contre une bonne discussion."
Siedler ne s'était visiblement pas trompé en lançant ce nom de fleur au visage du nouvel arrivant. Ce dernier lança d'ailleurs, sans tarder, sa canne afin de pêcher quelques bribes d'informations supplémentaires.
"Combien de vos hommes travaillent sur ce groupuscule?" |
| | | Heinz Siedler Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Dim 28 Fév - 2:34 | |
| Si Siedler avait entendu penser l'officier, il lui aurait fait remarquer que c'était lui qui venait fourrer son nez dans sa ville et non le contraire. Il lui aurait dit également que jusque là le dossier appartenait au SD et lui aurait demandé fort gracieusement si son service considérait qu'ils faisaient du mauvais travail.
Il n'avait pas l'intention de lui offrir l'affaire sur un plateau d'argent, en tout cas pas sans que l'autre ne lui dise clairement ce qu'il faisait là. C'était donnant donnant ; et en clair, Montreuil appartenait à Siedler. Il se faisait chier depuis plus d'un mois pour conserver son fief hors des pattes de Kurz, ce n'était pas pour qu'un militaire hautain et la nuque roide vienne le coiffer au poteau.
"Vous avez donc été envoyé pour enquêter sur Edelweiss. Vous avait-on prévenu que l'enquête était déjà menée par le SD ?"
Si oui, alors l'autre le prenait vraiment pour un abruti de première. Peut être que cela expliquait qu'il ai voulu lui faire porter ses valises : sûr d'être présent comme preuve de son incompétence, il en avait profité pour tenter de l'enfoncer encore plus profondément. Si non, alors c'était des supérieurs exécrable qu'il avait. Ce qui ne le faisait pas monter dans l'estime de Siedler -cela l'empêchait juste de descendre d'avantage.
"Jamais assez. Généralement, c'est mon adjoint, l'Hautpsturmführer Kurz, qui s'occupe de ce dossier. Vous le rencontrerez sans doute assez tôt, il fréquente le café de Madame Manon, tout comme l'Oberst Krüger et la plupart des officiers de la Wehrmacht. Je travaille plutôt sur les communistes et autres vermines de gauche."
C'est à dire Action Libre, mais ce groupe là n'avait rien à voir avec les militaires et donc avec l'Abwehr. Et puis, ils étaient non violents d'après ce qu'on en savait, si bien que l'armée s'en était vite désintéressée... du moins, officiellement.
Avant qu'il ne puisse ajouter quelque chose, la voiture, après s'être engagée sous un portique de pierre, s'arrêta dans la cour. La caserne portait encore son nom de Caserne Lyautey gravé dans la cour, on avait juste changé la plaque à l'entrée. Siedler descendit et s'éloigna de quelques pas après avoir demandé à Pfeffel de rester avec la voiture.
"Pourquoi est-ce qu'on vous a envoyé ici, précisément ?" |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Dim 28 Fév - 3:02 | |
| Witsenhausen aurait pu être désagréable. Il aurait pu informer ses chauffeurs qu'il était là à cause de leur probant manque d'efficacité. Il aurait pu dire que l'Etat-Major de la Wehrmacht ne pouvait supporter plus longtemps de laisser la sécurité d'une de leur base et de ses pilotes, entre les mains sales de la SD. Mais il n'en ferait rien pour l'instant.
Elias sortit du véhicule. Il ajusta sa casquette, puis enfila ses gants de cuir. Après la dernière question de Siedler, il laissa planer un long silence. Pourquoi était-il là? Pourquoi étaient-ils tous là? Vaste question... Mais il serait mal vu qu'il expose ici le fond de sa pensée. Restons donc sobres et efficaces.
"Je suis là pour une bonne nouvelle Hauptsturmführer... Votre adjoint va pouvoir se concentrer sur vos communistes, vos juifs et vos pédérastes. L'État-Major exige que nous reprenions la main sur cette affaire."
La chose étant quelque peu brutale, Witsenhausen sentit le besoin d'y ajouter un brin de pommade.
"Comprenez bien que cela ne remet nullement en cause la qualité de votre travail... Mais il est ici question de la sécurité d'un point stratégique pour la Wehrmacht. Nos Officiers Généraux souhaitent voir disparaitre au plus vite la menace pesant sur nos hommes ici. Et ils veulent s'occuper de la chose eux-mêmes, si je puis dire."
Elias était tenté d'ajouter que la coopération de la SD, et la transmission de toutes leurs informations, étaient vivement conseillées. Mais il attendait, avant tout, de voir la réaction du SS. |
| | | Heinz Siedler Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Dim 28 Fév - 3:38 | |
| Et ses officiers généraux pensaient que Monsieur l'Oberstleutnant serait plus rapide que le SD qui, même s'il n'avait pas toute une brigade sur les lieux, s'attaquait au problème avec un peu plus de doigts que les deux dizaines contenues par les mains de leur homme ? C'était tout bonnement ridicule. A la rigueur, qu'ils veuillent coopérer... mais qu'ils reprennent totalement l'affaire ? Si au moins ils avaient envoyé de vrais effectifs !
"Mon adjoint continuera à travailler sur cette affaire tant que je n'aurai pas reçu l'ordre de mes supérieurs que cette affaire ne nous appartient plus, Herr Obertsleutenant. Même s'ils avaient envoyé un général cela n'aurait rien changé, je ne peux répondre qu'aux ordres de la SS à moins que la SS ne me dise le contraire."
Bien sûr, le fait qu'il ai plus peur de sa propre hiérarchie motivait ses velléités de résistance. Sans parler du fait qu'il se ferait massacrer si ses supérieurs, qui n'aimaient guère l'Abwehr, venaient à savoir qu'il avait refilé un dossier sans en avoir l'ordre de Berlin.
"Si vous souhaitez coopérer avec nous, je peux demander à mon adjoint à ce que vous fassiez cette enquête ensemble. Pour le reste, faites à savoir à vos supérieurs qu'il faut passer par ma hiérarchie."
Il se permit de sourire avant d'ajouter :
"D'ailleurs, je doute que ce soit une bonne nouvelle pour tout le monde. Mon adjoint appréciait beaucoup cette enquête, il risque de vous en vouloir de l'en priver."
Et moi, je vais encore plus vous en vouloir parce que je l'aurai encore dans les pattes après ça. |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Dim 28 Fév - 21:46 | |
| Ce Siedler commençait doucement à taper sur les nerfs de Witsenhausen. Pourquoi ce petit freluquet prenait ses grands airs devant lui? La SD avait, à peine 10 ans d'existence, et quels faits d'armes? Risibles...
La Wehrmacht était, quant à elle l'héritière des forces armées de l'Empire Allemand, et même des Armées Prussiennes, qui mirent Napoléon à genoux à Leipzig puis à Waterloo. La Wehrmacht, Witsenhausen l'affirmait, descendait directement des Chevaliers du Saint Empire Romain Germanique !
"Ne montez pas sur vos grand chevaux, Siedler. S'il est une institution qui respecte les procédures et la hiérarchie, c'est bien la Wehrmacht. Et donc, vous pensez bien que son État-Major, dont je dépend directement n'est pas du genre à balayer ces démarches administratives d'un revers de la main.
Pour tout vous dire, cette discussion ne devait pas avoir lieu avant 3 ou 4 jours... Vos ordres seraient arrivés. Mes hommes aussi. Mais non, vous êtes un curieux. Vous voilà servis."
Elias ne cachait pas une certaine irritation. Irritation qui n'allait pas sans croître lorsque l'autre lui proposa de faire son enquête avec un de ses sous-fifres. L'envie de gifler cet impudent nazi chatouilla gentiment l'Officier. Pour qui cet abruti le prenait?
"Honnêtement, les états-d'âme de votre adjoint sont le cadet de mes soucis... Alors, maintenant, Hauptsturmführer, vous surveillez votre courrier, et lorsque vous aurez reçu vos précieux ordres, vous irez promener vos sbires loin de mon enquête."
Sur ces mots, Witsenhausen tourna les talons pour rejoindre le véhicule. Il espérait que Siedler ait l'intelligence d'esprit de comprendre qu'il désirait rallier le QG de la Wehrmacht immédiatement. |
| | | Heinz Siedler Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Lun 1 Mar - 12:13 | |
| Encore fallait que lesdits ordres arrivent un jour et que l'Abwehr n'ai pas envoyé son agent directement pour forcer la main au SD. Quoi qu'il en soit et quoi que dise l'autre, Siedler était en effet vexé : même s'il ne menait pas l'enquête lui même, elle restait une propriété de son service. D'ailleurs tous les problèmes de sécurité entre la population et l'occupant étaient sa propriété, sa politique locale, même si c'était un grand mot pour l'idée qu'il s'était fait de ses interventions. Il n'avait aucune envie d'avoir à composer avec qui que ce soit et encore moins avec un type qui n'avait aucun respect pour son travail et ne semblait même pas se demander s'il ne risquait pas de perturber ses opérations. Plus que cela, le type le prenait clairement pour un imbécile, n'hésitait pas à montrer un mépris flagrant ; le tout donnait un cocktail particulièrement humiliant.
Siedler le rejoignit avant qu'il n'ai rejoint la voiture et s'interposa entre lui et la porte. Ils n'avaient pas fini leur discussion et il était hors de question que ce crétin de Junker en sorte par la petite porte.
"La curiosité est une déformation professionnelle dans notre domaine, Oberstleutnant. Quand un individus dans votre genre débarque sur mon territoire, j'estime être en droit de savoir ce qu'il vient y faire. Ca fait des mois que je suis ici, que je traite avec la population locale, et que vous le vouliez ou non c'est moi qui me suis chargé de la sécurité de l'armée. Vous voulez faire cavalier seul, très bien, mais je vous préviens que si vous foutez le bordel dans cette ville ou que vous allez emmerder les pouvoirs locaux et que cela a quelque retombée que ce soit sur mes opérations, c'est ma hiérarchie qui saura faire toutes les procédures pour vous faire dégager d'ici. Je vous ferais remarquer également que mes sbires, comme vous les appelez si gentiment, fréquentent les même établissements et logent dans les même hôtels que les officiers de la Wehrmacht et que cela n'a jamais posé le moindre problème. Je vous conseille donc de vous abstenir de ce genre de jugements devant eux et surtout devant la population."
Ses hommes n'étaient peut être pas de grands seigneurs, mais ils n'étaient pas les mauvais bougres qu'on décrivait souvent et qu'on jugeait sans rien connaitre à leur travail. Il fallait bien que des gens se sacrifient pour le sale boulot ! Ou, s'ils l'étaient, la chose était vraiment exagérée.
"Si je reçois des ordres de transfert du dossier, j'enverrai l'Hautpsturmführer Kurz traiter de cela avec vous. Je suppose qu'en échange, vous ferez l'effort de nous transmettre toutes les informations que vous découvrirez et qui ne relèvent pas de vos services ?"
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| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Lun 1 Mar - 21:11 | |
| Witsenhausen ne s'attendait pas à ce que Siedler revienne à la charge. Il avait été clair, mais néanmoins courtois (selon l'idée qu'il se faisait de la courtoisie à déployer face à un SS). Décidément ces roquets ne savaient pas plus se tenir ici qu'à Berlin. Son langage devenait, à grands coups de bordel ou d'emmerdements, horriblement grossier. Mais pire que tout, il se permettait de jeter au visage d'Elias des menaces.
Il ne laisserait assurément pas passer. Sa voix, précédemment posée, son ton d'un calme apparent, bien que cassant, laissa place au bouillonnement et à la violence.
"Baissez immédiatement d'un ton, Siedler. Pour qui diantre vous prenez-vous? Une autre menace, et je vous brise !"
Sur ce point là, Elias en rajoutait quelque peu. Si sa famille avait toujours jouit d'une influence certaine, et s'il bénéficiait de certaines entrées, ces dernières ne menaient définitivement pas vers quelconques pontes SS, qu'il évitait soigneusement. Sa menace répondait seulement à celle de Siedler qu'il, Witsenhausen en était persuadé, ne pourrait lui-même pas mettre en œuvre.
"Si j'ai été envoyé dans cette boue, c'est uniquement à cause de votre profonde incompétence, Siedler ! Malgré votre extraordinaire protection, nos soldats se font agresser. Et malgré vos efficaces enquêtes, les terroristes courent toujours.
Maintenant taisez-vous donc, et conduisez-moi sur le champ au QG de la Wehrmacht."
Couvrant Siedler d'un regard noir, il attendait qu'il s'écarte, afin de pouvoir ouvrir la portière du véhicule et y prendre place. Cette première rencontre était assurément un succès... |
| | | Heinz Siedler Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Lun 1 Mar - 22:13 | |
| Surpris par la réponse de l'autre -il n'avait pas imaginé qu'il sortirait de ses gonds, ni si violemment-, Heinz aurait reculé s'il n'avait pas déjà été dos à la voiture. Un réflexe malheureux voulu qu'il détourne immédiatement les yeux et se tasse presque comme dans l'attente d'un coup qui, évidemment, ne vint pas. Rationnellement il savait que l'autre ne l'aurait pas frappé, mais le mal était fait et, dès lors que son apparente confiance en lui s'était fissurée, il sut qu'il n'avait plus aucune chance de la retrouver.
Ce que l'Oberstleutnant n'avait peut être pas anticipé était que, si Heinz réagissait très rarement à ce genre de réponses par un poing dans la figure, ce n'était pas le cas de Pfeffel, pour qui le sens littéral de la chose était plus apparent que le sens littéraire. Or, pas question de laisser ce sale Junker frapper son patron, ne serait-ce que parce que "légitime défense" était une justification parfaite pour donner à sa face une tête de poulpe disséqué sans se faire virer. Aussi, le temps que Wistenhausen en arrive à "enquêtes", Pfeffel achevait de sortir de la voiture avec l'air bien connu du mec qui va vous faire avaler vos dents. Mais la partie était déjà jouée et même cette menace physique ne pouvait rien y changer puisque Heinz n'imaginait même pas qu'il puisse reprendre l'initiative, que l'avantage de ses troupes déjà là puisse lui servir ou sans ancienneté sur les lieux. Et puis, sans parler de cela, il était toujours horrifié par les soudaines éruptions de violence de Pfeffel... et bizarrement touché, non fasciné qu'il le fasse pour lui.
Bien entendu, sa main se posa sur le bras de son subordonné avant qu'il n'ai le temps de se faire plus menaçant, par réflexe, presque immédiatement. Ce n'est qu'après coup qu'avec un sentiment de curiosité morbide, il se demanda s'il ne pouvait pas le laisser faire ou même lui demander de le faire. Lui faire payer ses insultes, lui apprendre à le prendre au sérieux, lui apprendre surtout qu'il ne pouvait pas le menacer comme s'il avait été l'un de ses serviteurs.
Puis il se contenta d'avoir honte -pas d'avoir pensé à cela. Juste honte d'avoir reculé et de ne rien répondre, de se sentir si blessé alors qu'il savait que l'agression de Meyer n'avait rien à voir avec lui. Meyer avait été blessé parce qu'il fréquentait des gens de réputation douteuse, jouait trop et ne remboursait pas, faisait du marché noir pour continuer à fréquenter ses tripots. Si un Français avait été à sa place personne ne s'en serait soucié, peut être même qu'on l'aurait fusillé pour lui apprendre à faire du trafique de jambon. Sauf qu'évidemment, Meyer était un Allemand. Pour Siedler, il était un délinquant, mais pour Witsenhausen et les statistiques, c'était un sans doute juste ça, un Allemand. Et il n'avait pas envie de le lui dire. Il savait qu'il ne pourrait pas le faire changer d'avis, qu'il resterait l'éternel salaud méprisable.
"Oberscharführer, ramenez l'Oberstleutnant à la maison Chaseul."
Il voulu ajouter qu'il allait rentrer à pied parce qu'il avait besoin d'exercice, ou quelqu'un à voir sur le chemin, ou quelque chose dans ce genre, mais finalement il ne dit rien, remarqua seulement maintenant que sa main était toujours sur le bras de Pfeffel, la laissa glisser. Découvrit que le contact lui manquait, même s'il avait déjà vu Paul la veille et que ça ne lui manquait jamais si tôt. Il se contenta de détourner la tête et s'écarta. Autant que la voiture parte avant lui, elle disparaitrait plus vite. |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Lun 1 Mar - 23:53 | |
| La réaction de Siedler ne manqua pas de surprendre Witsenhausen. Il ne pensait pas se débarrasser de lui si facilement. Il était persuadé qu'il reviendrait à la charge, qu'il ne pourrait s'empêcher de rentrer dans une surenchère de violence verbale. Il sentait presque que cette dernière pourrait vite faire place à une violence physique. En tous cas, pour son honneur, Elias aurait pu aller jusque là. Le comportement et les propos de Siedler l'avaient blessé.
Si le calendrier présentait un 1841 à la place du 1941, les gants de Witsenhausen auraient même pu se voir jetés sur le nez du SS. Un siècle en arrière, et un duel à 40 pas se serait prestement tenu dans un champs des environs de Montreuil.
Mais cette chevaleresque tradition était tombée en désuétude. Et puis, de toutes façons, Siedler semblait se coucher. Silencieux et sur la défensive, il ne réagissait pas. Un bon point pour lui. Un second bon point arriva bien vite. Une main sur une manche. Tenir fermement la laisse. Empêcher le chien de mordre.
Elias nota cela. Et en entrant dans le véhicule, il pensait même qu'il aurait pu finir dans un fossé. Les SS sont des bandits, des tueurs d'enfants, des salauds, tous autant qu'ils sont. Ce Pfeffel était du genre à sortir son arme ou une lame. Ce clébard était surement du genre à taper dans de l'Officier de la Wehrmacht pour défendre son maître. Ils n'avaient aucune éthique. Ils aimaient le sang. Des animaux.
Cette mission sur le sol français commençait mal. Un ennemi déclaré. Et des complications en perspective... Encore fallait-il qu'Elias arrive entier en ville. Il ne quittera pas son chauffeur du regard... |
| | | L'Admin Char d'assaut chaleureux
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Mar 2 Mar - 1:49 | |
| Oberscharführer Hans Pfeffel Dans le fossé, ça ne risquait pas. Tout au plus aurait-il eu une dent cassée ou le nez esquinté, mais Pfeffel n'était certainement pas assez en colère pour tuer quelqu'un. Sûr, maintenant que Siedler n'était plus en voiture, l'autre pouvait crever la gueule ouverte pour qu'on lui porte ses valises, qu'on lui ouvre la porte ou tout le tralala. Non, il allait faire juste ce qu'on lui avait dit de faire, il arrêtait sa voiture devant la maison machin, le couillon sortait, se débrouillait et basta, on allait pas passer sa vie sur un couillon pareil, non ? Un couillon qui se prenait vraiment pour la reine d'Angleterre, en plus.
Alors Pfeffel retourna dans la voiture, le même mouvement mais à l'envers, les mains qui remontaient sur le volant et serraient très fort, comme pour étrangler des cous de poulet en imaginant que c'étaient ceux de deux aristos à la con, le pied qui écrasait une pédale. La voiture quitta la cour. Dans son rétroviseur, le patron mettait ses mains dans ses poches et les regardait partir ; Pfeffel se demanda s'il serait assez pitoyable pour chouiner, ce ne serait pas impossible avec cette foutue tafiolle pas fichue d'envoyer l'aristo dans les roses. Il conduisait un peu vite, il s'en fichait, de toute façon la route est à lui, les civils n'ont qu'à se pousser.
Ils arrivèrent rapidement devant la maison Choiseul et Pfeffel freina un peu brusquement. Tout ça, ça l'énervait. Quand il était énervé il aimait conduire brusquement, avec un peu de chance ça rendait le voyage inconfortable pour ceux qui étaient à l'arrière. Il n'aimait pas être seul avec sa colère, c'était un moyen de partager. Une fois là, il ne bougea pas, il attendait juste que l'autre dégage. Siedler n'avait pas dit qu'il fallait être poli ou un truc du genre, et de toute façon Pfeffel savait ce qu'ils pensaient de lui, à la Wehrmacht. Ca changerait rien à leur avis, qu'il sorte les valises ou pas.
Alors Pfeffel attendait au volant de sa voiture, et il se disait qu'il aimerait que l'autre se dépêche, il avait pas que ça à faire de sa journée. |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Mer 3 Mar - 15:16 | |
| Elias se serait bien passé de cette virée épuisante. Après l'échange d'hostilité et le duel avorté, voilà le nauséeux trajet. Il réprima l'envie de balancer son poing dans le nuque de Pfeffel, dont le pied était d'un poids inversement proportionnel à celui de son cerveau. Et la SD en prenait pour son grade. Sous le petit crâne de Witsenhausen, l'institution dont dépendaient Siedler et son chien, se voyait attribuer tous les maux du monde.
L'officier de la Wehrmacht n'attendait qu'une chose : le coup de frein final. S'éloigner de cette voiture et de son chauffeur. Aussi, arrivé devant la Maison Choiseul, le passager ne se fit guère prier pour évacuer les lieux. La porte s'ouvrit, puis claqua immédiatement. Elias n'eut pas le temps de remettre sa casquette. Il pénétra rapidement dans le QG, en invitant le premier soldat croisé, à aller vider le coffre de la voiture.
Elias avait des choses à raconter à Krüger. La Gestapo ne serait pas épargnée. |
| | | L'Admin Char d'assaut chaleureux
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Jeu 4 Mar - 1:27 | |
| Oberscharführer Hans Pfeffel Bon, ils se grouillaient oui ? Vraiment tous des bons à rien à la Wehrmacht, ils allaient pas le faire attendre pendant toute la journée, non ? Il aurait dû partir avec les valises, tiens, il les aurait balancées dans la Fresne, s'aurait été bien drôle. Pfeffel tapotait son volant, comme si ça pouvait faire accélérer les choses. Non, mais vraiment.
Enfin, les crétins de la Wehrmacht prirent les valises du crétin-Junker. Ils s'étaient à peine éloignés que la voiture reculait, faisait demi tour et partait dans l'autre sens, dans un crissement de pneus. Pas que ça à faire. Non mais, vraiment, pas que ça à faire, oui. Il avait un paquet à ramasser sur un trottoir.
Un crétin de paquet, d'ailleurs, pensa Pfeffel en arrêtant la voiture au bord du trottoir après voir descendu la rue. Il se pencha à l'intérieur de la voiture pour ouvrir la porte et Siedler se glissa à l'intérieur, referma la portière comme s'il avait peur de la casser. Crétin. Pfeffel grommela qu'elle allait pas tomber en morceaux. Il était de mauvaise humeur, vraiment de mauvaise humeur. Il se demandait même s'il devrait pas taper sur Siedler de temps en temps, histoire de l'endurcir ; au lieu de cela, l'histoire de la porte fit rire l'officier, tellement rire que Pfeffel commençait à rire aussi quand il s'arrêta devant la Maison Puisal. Ouais. C'était vraiment un crétin de couillon, son patron.
*** Pendant ce temps là, à la Maison Choiseul... Oberst Klaus Krüger Son oeil grattait, même si l'Oberst Krüger le savait mort depuis longtemps. Mais c'était toujours ainsi lorsqu'il était inquiet, de quelque façon que ce soit.
Klaus Krüger n'était pas du genre stressé, mais il fallait bien avouer qu'il n'était pas aussi heureux qu'on aurait pu le penser de l'arrivée de ce nouvel officier. Il avait ses raisons, certaines plus rationnelles que d'autres, mais son inquiétude était passée à l'échelon supérieur quand il avait su que Siedler était au courant. Ce qui tombait mal, évidemment. Montreuil était une cocotte minute qui pouvait péter à la figure de n'importe qui, n'importe quand, entre la Luftwaffe et la Wehrmacht qui se disputait pour les transports et les allocations de bâtiments dans le coin, c'était pas la peine de rajouter au ballet Police française/Gestapo un énième service rival.
Krüger soupira. Il était injuste. Il était clair que l'Abwehr faisait d'avantage partie de ses alliés que le SD, et sans la présence du SD, il aurait été très content de l'avoir. C'était une uniquement une affaire d'équilibre des forces.
Bon. Equilibre ou pas, il n'allait pas laisser l'Oberstleutnant attendre dans le couloir pendant une éternité. Il appuya sur un bouton et demanda à sa secrétaire de le faire entrer, alors qu'il se levait pour accorder un salut militaire à son invité.
"Oberstleutnant Witsenhausen, bienvenue à Montreuil. Votre voyage s'est-il bien déroulé ?"
Et maintenant, espérer que ce n'était pas DEJA le bordel. |
| | | Elias Witsenhausen Allemand
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Jeu 4 Mar - 20:21 | |
| Un lion. Un lion en cage. Elias tournait en rond, devant la porte du bureau de l'Oberst Krüger, en fulminant silencieusement contre la Gestapo. Siedler, voilà un nom qu'il répétait sans cesse. Ce sale petit rat de Siedler. La mâchoire serrée, les mains dans le dos, Witsenhausen était une bombe prête à exploser.
Un signe de la secrétaire. Elias attrapa la poignée à pleine main pour l'abaisser violemment. Entrée, d'un pas décidé, pour un salut impeccable. La question, pourtant tout à fait rhétorique, de Krüger méritait une réponse développée.
"Merci Oberst Krüger. Voyage exécrable. Un cauchemar.
Cauchemar flirtant cependant, et aussi paradoxal que cela puisse paraitre, avec une douce extase en comparaison avec l'heure que je viens de passer."
La fatigue nerveuse se lisait effectivement sur le visage de l'Officier. Il soupira et enchaina, pour ne pas laisser le suspense se prolonger.
"Je ne sais pas s'il est de coutume, à Montreuil, d'accueillir les nouveaux venus par des menaces et des insultes, qui plus est prononcées par des SS. Toujours est-il que la chose est hautement désagréable... Quel est donc le problème de ce Siedler? Venir ainsi me cracher au visage, sur le quai de la gare. A peine posais-je le pied en France que ce rat tentait de m'intimider. Il est bien tombé, croyez-moi !"
Se rendant compte qu'il s'emportait certainement un peu trop, et que ce déballage était, à n'en point douter, déplacé. Elias se reprit.
"Pardonnez-moi Oberst Krüger... Voyage exécrable donc. Mais oublions. Je ne veux point abuser de votre temps."
Un rapport. Elias ferait un rapport, qu'il enverrait à sa hiérarchie, à Berlin. Cela n'aboutira certainement à rien, mais poser sur le papier toute cette affaire lui ferait du bien. Siedler. Maudit soit-il ! |
| | | L'Admin Char d'assaut chaleureux
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] Jeu 4 Mar - 20:57 | |
| Oberst Klaus Krüger Conclusion : c'était déjà le bordel. C'était en tout cas le point principal que retenait Krüger, et comme il était hors de question que l'Abwehr et le SD mettent la ville à feu et à sang pour savoir lequel des deux services était le meilleur dans son domaine, il faudrait bien qu'il dégonfle un peu le plumage des coqs respectifs.
"Allons, il est hors de question que je vous laisse partir comme cela. Les mercredis sont des jours calmes de toute façon, autant que vous preniez le temps de souffler avant de rencontrer vos hôtes -qui ne seront peut être pas encore chez eux de toute façon. Asseyez vous, je vais demander à Magda de vous faire un café. A moins que vous ne préfériez un thé ?"
Ce faisant, l'Oberst se rassit et indiqua à Witsenhausen d'en faire de même. Il espérait que Siedler n'était pas dans le même état, histoire qu'il ne soit pas tenté de laisser ses hommes tuer quelqu'un juste pour le fun. Krüger faillit soupirer, profondément, et ressenti encore une fois une vibrante envie de gratter son cache-oeil. Au lieu de cela, il rangea les papiers sur lesquels il travaillait sur le bord du bureau pour bien montrer que son interlocuteur était son seul centre d'intérêt du moment.
"Racontez moi ce qu'il s'est passé, si cela ne vous dérange pas. Je ne ferai pas de rapport avec ce que vous me direz, quoi que vous ayez fait ou non, mais j'aimerai avoir votre version avant que Siedler ne vienne me dire que vous êtes un... enfin, ajoutez ici toutes les insultes qu'il pourrait dire."
En prenant un air de chaton battu en mal d'amour, comme à chaque fois que quelque chose frustrait le gestapiste et que c'était uniquement à cause de son job. Et encore une fois, Krüger se retiendrait de lui dire que personne ne pensait réellement que c'était la beauté intérieure qui comptait et qu'il n'avait qu'à se faire fleuriste s'il voulait récolter des bisous et des sourires. |
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| Sujet: Re: Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] | |
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| | | | Le train sifflera trois fois [Mercredi 14 mai] | |
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