Contexte

Contexte

Chère Françoise,
Tu vas être contente : la guerre est terminée ! Je vais très bientôt rentrer à la maison. Pour l'instant, je suis à Montreuil avec les autres gars des chasseurs alpins, mais les officiers disent qu'on va être démobilisés bientôt...

[Extrait de la correspondance d'un chasseur alpin]

1941

L'année dernière, l'invraisemblable s'est produit : la France, dont on disait qu'elle avait la meilleure armée du monde, a été vaincue par l'Allemagne Nazie ! Pour la petite ville de Montreuil, logée au creux de sa vallée du nord-est du pays, cela ne peut signifier qu'une chose : l'occupation ! Et évidemment, ce n'est pas du goût de tout le monde...

Ce n’est pas qu’il est méchant, mais sincèrement, 1939 était-elle bien l’année où épouser un allemand ? Regarde Françoise ! Bon, je t’accorde que ton époux est bien plus beau garçon que son Gaston, mais lui au moins a eu la délicatesse d’être fait prisonnier par l’Allemagne, ce qui nous offre un vernis de famille martyre bien utile par ces temps. L’Allemagne a mauvaise presse (façon de parler bien sur, le Courrier-du-Nord est dithyrambique et ne sais plus comment flatter sans coller aux doigts de ses lecteurs).

[Extrait de la correspondance d'Hermeline Von Lichtenstein]

Pour les aviateurs français de la base aérienne de Sarnand, l'humiliation est à son comble. Désormais, la moitié des effectifs sera constituée de dragons allemands, avec des pilotes allemands ! C'est déjà assez de voir les demoiselles de Montreuil siroter leur café sur les genoux des officiers de la Wehrmacht, maintenant il faut aussi partager les locaux de l'armée avec les barbares d'outre-Rhin ?

Tagebuch, Tag 2 in Sarnand
Bilan mitigé. Nourriture : bonne. Chambre est chaude. Njörd est très bien installée dans son étable à dragon. De ma fenêtre, vue excellente sur toute la vallée. Mais les français : très peu accueillants ! Ils ne sont pas contents d'avoir perdu la guerre. Tant mieux ! Les Flieger sont les meilleurs !

[Extrait du journal intime d'un aviateur allemand]

Montreuil, ville imaginaire, se situe au creux d'une vallée des Vosges. Les Allemands occupent la ville, où la Résistance commence à s'organiser ; de l'autre côté de la rue, les collabo dînent avec l'ennemi. Plus haut, perché sur des falaises sombres, le château de Sarnand abrite bien plus de tensions encore : là, ce sont des militaires des armées de l'air qui devront cohabiter, alors que les uns rêvent de gloire au combat, les autres de la grandeur perdue de la France...

Nobilitas est dans tous ses états : on l'a obligée à quitter l'étable qu'elle occupe depuis son éclosion, et elle a été installée dans une caverne plus grande, mais aussi plus humide, et mal orientée. Elle partage les lieux avec deux courriers qui lui racontent toutes sortes de sottises. J'ai du aller voir leurs capitaines respectifs, pour les faire taire avant que leurs paroles ne remontent aux oreilles des Schnellen, Schwalbe, et autres dragons allemands à la langue bien pendue. Nobilitas râle, elle aussi, mais je crois qu'elle a compris qu'elle avait intérêt à rester tranquille. Avec un peu de chance, les courriers suivront son exemple.
[Extrait de la correspondance de Stéphane Wilson]

Mais oui, vous m'avez bien entendu : des dragons ! Point d'avions à moteurs dans ce monde, mais toute une flotte de créatures ailées combattant pour leur nation. Quel sera votre camp ?
Serez-vous un Flieger, ivre des nouvelles conquêtes de l'Allemagne ? Ou un pilote Français attendant son heure ?
Ou peut être serez-vous une civile sensuelle, chantant le soir pour le soldat qui voudrait revoir Berlin et les enfants qu'il y a laissés ? Un gestapiste en quête de résistant à attraper... ou vice versa ?

A vous d'écrire l'histoire !